Le tracé du Chemin de Grande Communication n°27 avait donc été fixé par le Conseil Général en 1836. Les agents-voyers de Périgueux et de Bergerac (Service des Ponts et Chaussées) se mirent au travail et établirent un plan de la route allant de Bergerac à Terrasson. Elle reçut le N°27.
Le projet traversait la commune de Liorac et coupait le bourg en deux, ce qui ne se fit pas sans cris ni discussions: des maisons durent être amputées et certaines même être démolies.
Le bourg avant la route (cadastre Napoléon de 1824,section G, Archives de la mairie de Liorac)
FIGURE 1
En 1824, le bourg était beaucoup plus limité que celui que l'on connait aujourd'hui : en effet le "Haut Liorac" n'existait pas encore, et ne verra le jour qu'après la construction de la route : il n'y avait ni le bâtiment abritant l'école et la mairie, ni la place où se trouve le monument au Morts ni les deux maisons du haut du bourg.
En 1824, le bourg se terminait vers le haut à la maison en G8, (qui est actuellement façe à la mairie, dans le virage de la route) et en G61 de l'autre côté de la route et vers le bas à la maison en G257 sur la place de l'église.
Un chemin passait entre les maisons, grimpant vers la Martigne et à l'autre extrémité rejoignant la Croix du Pont, la Louyre et les moulins.
La route actuelle superposée au bourg de 1824
Le tracé de la route actuelle (en jaune) superposé approximativement au cadastre de 1824 permet de se faire une idée des bouleversements qu'entrainèrent sa construction. Il faut noter que la largeur du CGC27 fut fixée à 7m entre deux fossés de 1m chacun ce qui était considérablement plus large que le petit chemin qui traversait alors le bourg.
FIGURE 2
Une fois le tracé de la route réalisé par le service des Ponts et Chaussées,
la première étape fut d'acheter les terrains nécessaires. Ce travail imcomba au maire, alors F. BENEYS, qui dût aller négocier avec les propriétaires pour faire une évaluation des biens, en faire accepter le prix... et après consultation du Conseil Municipal, trouver les sommes nécessaires - puisque ces achats étaient à la charge de la commune - c'est à dire faire voter des centimes additionnels, donc augmenter les impôts !
Entrons dans les détails :
Vente de Pierre LAVERGNE et Marguerite SOUFFRON :
► G44 étable et cour (54ca, 100F)
► G57 une partie de maison (1a 26ca, 1340F)
Ces deux parcelles se situaient en plein sur le tracé de la route.
Vente de Marie CHAVERON, veuve LEYGUE : acte du 25 mars 1861
► G56 une maison au lieu du Bigayre, (85ca, 1100F)
► G45 une friche (40ca, 100F)
Vente de MARTY veuf de Catherine LAVERGNE:
► G58 une partie d'une maison à démolir (1400F)
Vente de Jeanne Christine de Lascoups (1861):
► G218 : terres labourables (9a60ca, 600F)
Melle de Lascoups a recueilli ces biens dans la succession de Jean Zéphirin de Lascoups et Jean Maurice de Lascoups, ses frères .
Le Conseil Municipal s'engage à faire clôturer le jardin de Melle de Lascoups par une muraille en compensation du terrain que la construction du CG27 a nécessité en plus de celui qui était assigné dans le bourg. En effet, le maire note que cette somme est différente de la somme de 657F correspondant à la cession de terrains consentie par feu Mr de Lascoups, son frère, dont les contrats d'achat ont eu lieu il y a plus de 20 ans.
Soit déjà, rien que pour le bourg, plus de 4000F à débourser !