En examinant la carte de Belleyme, la première carte précise de la province du Périgord datant de la fin du XVIII
ème siècle,
on ne peut qu'être frappé par le nombre de signes
qui jalonnent grands et petits ruisseaux.
Ce symbole indique la présence de moulins, c'est à dire de tous les établissements utilisant l'énergie hydraulique, sans préjuger de la nature de leur production.
En effet jusqu'à la découverte de la machine à vapeur, l'énergie hydraulique fut la seule aide qui permit à nos ancêtres de moudre le grain, d'extraire l'huile,
mais aussi de fabriquer la pâte à papier, d'actionner les soufflets et marteaux des forges, de fouler l'étoffe, de scier le bois, de préparer le tan
pour les traitements des peaux...
Ces "moulins" au sens large, étaient très nombreux.
Une étude statistique de la France,
(Statistique de la France: industrie, Tome 4, publié par le ministère de l'agriculture et du commerce, disponible sur la BNF),
a comptabilisé
1608 moulins à céréales dans le département de la Dordogne vers 1850, 245 dans l'arrondissement de Périgueux,
517 dans celui de Bergerac, 260, et 197 dans ceux ce Nontron et Ribérac et enfin 389 dans l'arrondissement de Sarlat.
Comme le département comprend environ 4500 km de rivières et ruisseaux et que les moulins sont rares sur les rivières,
cela correspond en moyenne à un moulin à céréales tous les deux kilomètres de ruisseaux ...
et ceci sans compter tous les autres moulins qui avaient d'autres fonctions que celle de moudre les céréales!
La Louyre s'inscrit parfaitement dans cette moyenne, puisqu'elle alimentait à la fin du XVIII
ème siècle pas moins de
23 moulins au long de ses 25 km !
La Louyre est un petit ruisseau sous affluent de la Dordogne, qui nait à Cendrieux près du château de la Pommeraie et qui serpente pendant 25 km pour se jeter dans le Caudeau,
qui lui même rejoint la Dordogne à Bergerac.
Après Cendrieux, la Louyre traverse Sainte-Alvère, Sainte-Foy de Longas, Saint Marcel du Périgord, Saint-Félix de Villadeix, Liorac-sur-Louyre et Lamonzie-Montastruc.
Elle a deux affluents sur sa rive gauche, le Barbeyrol et la Sérouze et un petit ruisseau sur la rive droite au niveau de Saint-Félix.