Sous l'Ancien Régime,
les Etats Généraux étaient des assemblées exceptionnelles convoquées par le roi afin de traiter d'une crise politique ou financière.
En ce début d'année 1789, le royaume est au bord de la banqueroute et le roi Louis XVI convoque les Etats Généraux pour le 1er mai 1789, afin de résoudre la crise financière due aux dettes de l'État.
Ainsi en janvier, toutes les paroisses du Royaume furent invitées, sur les ordres du Roi lus dans tout le pays au prône de la messe,
à rédiger pour chaque ordre ( Noblesse, Clergé et Tiers Etat) des
"cahiers de doléances, plaintes et remontrances" et à
choisir des représentants pour se réunir et voter aux Etats Généraux.
La société était alors divisée en trois ordres :
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le Clergé et
la Noblesse qui possèdaient d'énormes privilèges honorifiques et fiscaux.
Mais chaque ordre est hétérogène et les individus qui le composent sont plus ou moins privilégiés :
le haut clergé est très riche alors que le bas clergé, les curés des paroisses, ne reçoit que la portion congrue, à peine suffisante pour vivre.
La haute noblesse reçoit des pensions du roi alors que la petite noblesse s’accroche désespérément à ses droits seigneuriaux pour survivre.
■ Face à ces deux ordres "privilégiés",
le Tiers Etat, essentiellement des paysans en Périgord. En 1789, la misère est générale, la famine est là. Après un été désastreux avec de violents
orages et des ouragans, l'hiver 1788-89, a été extrêmement rigoureux, et le froid a été aussi terrible qu'à l'hiver 1709 : le prix du blé a grimpé et au début de 1789, c'est la famine.
Dans ces circonstances, le mirage d'un avenir meilleur pousse les misérables cultivateurs à venir exprimer leurs doléances, c'est d'ailleurs leur curé qui a lu la lettre du roi au prône
de la messe et qui leur a expliqué le but des Etats Généraux.
■ Les ministres du roi espèrent renflouer les caisses de l'État en faisant participer à l'impôt le Clergé et la Noblesse. Tous considéraient que le peuple, écrasé sous les impôts
et opprimé par la féodalité, était incapable de penser et de s'exprimer. Dans leur esprit, le tiers Etat ne comptait pas et puis chaque ordre disposant d'une voix, les privilégiés disposaient
toujours de la majorité (2 voix contre une seule pour le Tiers Etat). Mais c'était sans compter sur la volonté du peuple et la convocation des États Généraux fut une erreur politique
qui déboucha quelques mois plus tard sur la Révolution puis sur la chute de la Royauté...
■ Voici le message du roi qui a déclenché dans tous les esprits l'espoir de réformes :
Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes les difficultés où Nous Nous trouvons relativement à l’état de Nos finances,
et pour établir, suivant nos voeux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité de Notre royaume".
Ces grands motifs Nous ont déterminé à convoquer l’Assemblée des États de toutes les provinces de notre obéissance, tant pour Nous conseiller et Nous assister dans toutes les choses
qui seront mises sous nos yeux, que pour Nous faire connaître les souhaits et doléances de nos peuples, de manière que par une mutuelle confiance et par un amour réciproque entre le
souverain et ses sujets, il soit apporté le plus promptement possible un remède efficace aux maux de l’État, que les abus de tous genres soient réformés et prévenus par de bons et
solides moyens qui assurent la félicité publique et qui nous rendent à Nous particulièrement, le calme et la tranquillité dont Nous sommes privés depuis si longtemps.