1922 Le monument aux Morts de Liorac

Page mise en ligne 14 mars 2021      
Le 11 novembre 1918, l'armistice est signé. Après quatre ans, la guerre est enfin terminée ! c'est bien sûr un grand soulagement pour toute la population, mais les millions de morts, les mutilés, les veuves et orphelins et les soldats dont on ne connait pas encore le sort (il faudra parfois attendre plusieurs années un jugement du tribunal officialisant leur mort) empêchent les débordements de joie : l'heure est au deuil et au besoin impératif de se souvenir de tous ces hommes qui ont sacrifié leur vie pour défendre leurs familles et leur pays. Pour rendre hommage à tous ces soldats, des milliers de monuments aux morts sont construits dans toute la France : ils portent la liste nominative des morts de la commune.
Liorac s'est souvenue de ses combattants en faisant construire en 1922 un monument sur la place de l'école. Voici l'histoire.
Histoires de Liorac : les temps modernes
1811-1911 Les pavés de grès de la forêt de Liorac.
Les carriers de Liorac.
1824 De la fausse monnaie circule à Liorac.
1834 le maire mène l'enquête.
1835, les réponses du maire, F. Beneys, à l'enquête
de Cyprien Brard donnent une image détaillée de Liorac :

          L'agriculture en 1835
          L'industrie en 1835
          Hygiène et santé publique en 1835
          Antiquités et Curiosités en 1835
1848-1849 Troubles à Liorac lors de l'élection du premier président de la République au "suffrage universel".
1846-1936 : Evolution des métiers au bourg de Liorac.
1852, l'agriculture à Liorac (enquête statistique)
1853-1854 : de quoi mourrait-on à Liorac ?
1854-1856 : soldats de Liorac pendant la guerre de Crimée
1836-1863 La formidable aventure de la route n°27
          le grand chambardement du bourg
          la naissance du haut Liorac
1876-1904 Construction de la maison d'école
1870-1871 : une guerre oubliée. Soldats de Liorac
1888 Une histoire de loup à Liorac.
1883 Les problèmes d'ordures à Liorac ne datent pas d'aujourd'hui !
1894 L'école de filles à Liorac devient école laïque.
1897-1965 Le bureau de poste de Liorac
1902 Le curé Tafforeau au moment des élections.
Vers 1905, c'était encore le temps des loups à Liorac.
1913 Les pilules roses pour personnes pâles.
1913-1969 L'adduction d'eau, un marathon de plus de 45 ans :
    Avant l'adduction d'eau, les puits.
    1913-1914, une première tentative
    D'une guerre à l'autre
    1958, l'eau arrive enfin dans le bourg !
    1959-1969,10 ans de plus pour alimenter tous les hameaux
1917 Haro sur les nuisibles.
1914-1918 : la guerre
1919-1965 L'autobus de Liorac.
Vers 1920, la laiterie des Bigayres
1922 Le Monument aux morts de Liorac.
1925 L'électrification du bourg.
La terrible année 1944 en Dordogne
1939-1945 Deux "Morts pour la France" à Liorac.
1940-1945 Maurice Sarazac, Compagnon de la Libération.
22 juin 1944 : les troupes allemandes à Liorac.
1813-1975 : Médaillés de la Légion d'honneur à Liorac
1950-1965 La tournée de Denise.
Dans les années 50, l'épicerie Carbonnel.
Dans les années 50, la boulangerie Chassagne.
Dans les années 50-60, la fête à Liorac.
1961 Le tour de France passe pour la première fois à Liorac.

 

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Le 15 février 1922
Une souscription publique est lancée pour aider au financement du monument : 81 familles répondent à l'appel, donnant de 1F pour les plus modestes jusqu'à 300F pour les plus aisées. 1648,50F sont ainsi récoltés : comme nous allons le voir, ce ne sera pas suffisant mais cela va bien aider la commune.
le 22 février 1922
Le maire, Jean PROPY (nouveau maire qui vient d'être élu le 25 décembre 1921 en remplacement d'E. DE RAFFIN démissionnaire), expose qu'il s'est rendu aux carrières de Mandacou (Plaisance) où il a pu voir des monuments en chantier destinés à plusieurs communes environnantes. Il pense que ces monuments pris en carrière pourraient convenir pour celui de Liorac.

Le Conseil estime qu'il n'y a pas de meilleure pierre que celle de Mandacou et demande au maire de faire dresser les plans et devis pour le monument de Liorac qui sera installé entre les quatre derniers ormeaux de la place publique de l'école.
 
le 25 juillet 1922
Quelle sera la forme du monument ? Pour une petite commune, avec des ressources financières limitées, le monument sera simple, pas de statue, il est donc inutile de s'adresser à un sculpteur. Le maire obtient un plan et un devis auprès de Louis MONCET, entrepreneur à Saint Georges de Monclard. Comme décidé précédemment, la construction sera en pierre de Mandacou "dont tous apprécient la dureté et le grain". Le monument comprendra : le monument lui même avec un piédestal, une bordure entourant le monument avec quatre quartiers aux quatre coins pour supporter 4 obus de 270 donnés par l'Etat, reliés par des chaînes, et deux plaques de marbre blanc d'Italie, scellées l'une sur la pyramide et l'autre sur le piédestal destinée à inscrire le nom des soldats Morts pour la France. Le devis s'élevant à 3576 F est accepté le 10 juillet 1922.
Il est revu avec une hausse de 197 F après une modification demandée par la Commission d'examen des monuments communaux élevés à la mémoire des soldats morts pour la patrie. En effet, cette commission a trouvé que le tertre du monument était trop réduit par rapport au monument et qu'il convenait d'agrandir le cadre. Le Conseil Municipal approuve cette modification le 27 août 1922 (chaque côté aura 82 cm de plus), d'où augmentation du coût. Le devis définitif est accepté le 29 août 1922.

Le préfet donne son accord le 11 septembre. Les travaux peuvent donc commencer et à partir de là les choses vont assez vite :
le 31 décembre 1922 le maire Jean PROPY assisté de Marc FONTAYNE et Georges GUINOT, conseillers municipaux, dressent le procès verbal de réception définitive déclarant le monument conforme aux plans et devis.
Quelques dépenses non prévues se sont ajoutées, les 8 clous en bronze pour fixer les deux plaques de marbre,
et une Croix de guerre en bronze pour décorer le monument : instituée en 1915 la Croix de guerre est la plus haute distinction militaire due aux «Soldats morts pour la France», c’est une croix de Malte posée sur deux glaives entrecroisés, qui porte en son centre l’effigie de la République.
Sur la plaque supérieure, la dédicace rend hommage aux morts de la commune :
A LA MEMOIRE
GLORIEUSE
DES ENFANTS
DE LIORAC
MORTS POUR LA FRANCE
1914-1918
Et la plaque du socle porte les noms des 21 soldats tués pendant ce conflit. Au total, selon le devis, 320 lettres gravées dans le marbre.
Le monument aux morts est donc terminé, mais le 25 février 1923 le Conseil décide que "l'inauguration officielle aura lieu aux beaux jours, vers le commencement de mai et vote la somme de 200F " pour organiser la fête. Malheureusement je n'ai pas pu trouver la trace de cette inauguration dans les délibérations du Conseil Municipal.
Plus tard sur les faces vierges du monument deux plaques de marbre ont été ajoutés portant
◊ deux noms pour le conflit de 1939-45 : Gaston Mouynat et Raoul Chassagne
◊ et un nom pour la guerre d'Algérie en 1960 : Jean Chassaigne.

RÉFÉRENCES : Archives Départementales de la Dordogne 12O269
Archives de la mairie de Liorac, délibérations du Conseil Municipal.
 
Vous pouvez retrouver l'histoire de la plupart de ces soldats dans des pages de ce site :
► Les Morts pour la France pendant la guerre de 14-18.
► Les poilus de Liorac pour se souvenir de tous les combattants de Liorac, ceux tombés au Champ d'Honneur, mais aussi de tous ceux qui ont échappé au carnage.
► Deux Morts pour la France pendant la guerre de 1939-45 : Gaston Mouynat et Raoul Chassagne.

1925 L'électrification du bourg     

@ Marie-France Castang-Coutou
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