19 août 1944, PÉRIGUEUX LIBÉRÉ

Depuis le début de l’été 1944, les groupes de maquisards se rassemblent et se dirigent vers Périgueux. La pression des résistants est telle , que le chef de la garnison de Périgueux, le colonel Sternkopf, semble prêt à entrer en contact avec la Résistance. Mais il est rapidement recadré par sa hiérarchie : le général major Arndt vient à Périgueux et ordonne l'exécution immédiate de 25 prisonniers à la caserne Daumesnil (caserne de l'ex-35e RA qui servait de prison pendant l'occupation).
L’armée allemande est en déroute mais les nazis vont continuer à se battre et seront comme à leur habitude impitoyables.
Le débarquement des alliés en Provence, le 15 août, contraint les troupes allemandes au départ, Périgueux se vide, et les derniers soldats gagnent les hauteurs à la périphérie de la ville. La Milice et la brigade Nord-Africaine ont déjà quitté la ville sans doute par peur des représailles. La ville même de Périgueux est préservée des combats mais de violents affrontements ont lieu à proximité, à Sencenac-Puy-de-Fourches et au Toulon (brigade Rac) et à Atur (groupe Bir-Hackeim), puis à Eyliac.
SENCENAC-PUY-DE-FOURCHES : 15 août 1944, 3 maquisards tués au combat
FORGERON Georges né à Milhac de Nontron 23 ans,FFI, MPLF
PUYPALAT Paul Louis né à Ayat, 18 ans,FFI MPLF
Maurice VEYRETOUT né à St Paul la Roche,18 ans FFI, MPLF

COURSAC: 15 août 1944, 1 maquisard tué
DEIX Louis Jean né à Périgueux 32 ans, FFI groupe AS Roland, MPLF

SAINT-PIERRE-DE-CHIGNAC 15 août 1944 : 1 maquisard tué
AUPHELLE Jean André Henri Gaston Louis, né à Angoulême, 14 ans, FTP groupe Hercule, mort au combat le 15 août 1944, MPLF

ATUR : 15 août 1944, 6 maquisards tués au combat
CHADOURNE Gilbert René né à Périgueux, 18 ans, FFI, groupe Bir-Hakeim, mort au combat MPLF
DEBON Attilio Né en Moselle, 27 ans, réfugié en Dordogne, FFI groupe Bir-Hakeim, mort au combat (source Maitron )
HACQUARD Emile né en Moselle, 30 ans, groupe FFI Bir-Hakeim, mort au combat MPLF
MARY Charles né à Strasbourg, 35 ans, responsable du groupe Bir-Hakeim, mort au combat MPLF
STOFFEL René né à Strasbourg, 31 ans,groupe FFI Bir-Hakeim, mort au combat MPLF
WIRTH Eugène né à Metz, 38 ans, FFI groupe Bir-Hakeim, mort au combat MPLF

De nouvelles et terribles exactions sont localement commises par les troupes nazies. C'est le cas à Eyliac où elles encerclent le camp du groupe AS Mercédès : 9 résistants sont tués et 9 autres, faits prisonniers, sont torturés puis fusillés.
EYLIAC : 16 août 1944, 18 maquisards tués
AUGUSTIN Louis, né à Fouleix, 20 ans, militaire, tué au combat à Eyliac, MPLF
BAYLON André, né à Eyliac, 23 ans, tué au combat à Eyliac, MPLF
BIDOU Jean, né à Limoges, 21 ans, tué à Eyliac, MPLF
CHAMPEVAL Louis Germain, alias Papillon, né à Tulle, 38 ans, FFI, fusillé
CHARRIÈRE René, né à St Pierre de Chignac, 21 ans, FFI, groupe Mercedes, tué au combat à Eyliac, MPLF
CHARRIERE Roger, né à Saint Pierre de Chignac, 24 ans, FFI, groupe Mercedes, tué au combat à Eyliac, MPLF
CHAUMONT Roger né au Change, (Dordogne), 20 ans, FFI, tué au combat à Eyliac, MPLF
CHASTAING Léon Baptiste, né à Allassac (Corrèze), 32 ans, FFI, fusillé
DOUGNAC Moïse, né à Eyliac, 19 ans,FFI, tué au combat à Eyliac, MPLF
DUMAS Paul, né à La Chapelle Faucher (Dordogne), 18 ans , FFI, tué à Eyliac, MPLF
EDMOND Jean René né à Périgueux, 33 ans, FFI, fusillé
GAURIN René né à Cluis (Indre),19 ans, FFI, tué au combat à Eyliac MPLF
LEFAURE Pierre, né à Carignan (Gironde), 21 ans, FFI, tué au combat à Eyliac, MPLF
LE GOFF Vincent alias Bec-Salé, né à Brest, 32 ans,FFI, tué le 16 août 1944 à Eyliac
LEVY Kurt alias BECKER Robert, né à Crefeld (Allemagne), 23 ans, FFI, tué au combat le 16 août 1944 à Eyliac, MPLF
MARTINAUD Raymond René Jean, né à Périgueux, 25 ans, FFI, groupe Mercedes, tué au combat le 16 août 1944 à Eyliac, MPLF
MIGOT Raoul Edouard né à Ste Eulalie d'Ans, 17 ans, FFI, fusillé à Eyliac MPLF
MILLET Robert né à Mérignac (Gironde), 17 ans, FFI, tué à Eyliac MPLF

Autant de théâtres d’affrontement violents entre des Résistants pressés d’en découdre et des Allemands, voulant fuir vers Bordeaux. Les accrochages et les embuscades se multiplient autour de Périgueux et l’étau se resserre autour des forces allemandes,
et dans la soirée du 19 août, les Allemands abandonnent Périgueux.
Le 21 août, l'hebdomadaire des FORCES FRANCAISES, secteur Dordogne Nord,(disponible sur Gallica ICI) publie une édition spéciale qui annonce la libération de Périgueux :

Les hommes de l’Armée secrète peuvent enfin rentrer triomphalement dans une ville abandonnée, alors qu’aussitôt, les gens sortent de chez eux , les drapeaux français flottent aux fenêtres, la ville en liesse les acclame. Périgueux est libre, mais la joie va être rapidement ternie par la macabre découverte faite à la caserne du 35ème régiment d’artillerie.

LES FUSILLÉS DE LA CASERNE DAUMESNIL

@ Marie-France Castang-Coutou
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