Le contexte de l'occupation

page mise en ligne le 18 février 2024      

L'histoire de la Dordogne sous l'Occupation a donné lieu à une abondante littérature (livres, articles ou sites web).
Ce département présentait deux particularités : ce fut d'abord un des plus important foyer de résistance en France avec le Vercors et ce fut une terre d'accueil pour les Alsaciens réfugiés qui comprenaient de nombreux Juifs. Ces deux caractéristiques ont attiré des troupes allemandes qui ont exercé une terrible répression à la fois envers les Résistants et les Juifs, mais aussi envers les populations civiles souvent dénoncées par des délateurs français par conviction ou par vengeance.
La littérature sur cette période est abondante : les pages qui suivent sont le résultat d'une compilation comparée des différentes sources, et ont pour objet de retracer au mieux le parcours de ces troupes en Dordogne et surtout de rendre hommage aux victimes - maquisards ou civils-, en évoquant les nombreux villages martyrs de Dordogne qui ont subi les exactions des troupes d'occupation.
Le menu ci-contre permet de choisir un village.
Le contexte historique :
Rappelons rapidement les faits :
■ le 1er septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne sans déclaration de guerre. Le 3 septembre 1939, le Royaume Uni, qui a signé un pacte d'assistance militaire avec la Pologne, et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. Pendant plusieurs mois, la France reste sur la défensive  : elle n'a d'ailleurs pas les moyens, ni les blindés, ni une aviation performante, pour lancer une offensive ! C'est la drôle de guerre !
■ La campagne de France débute plusieurs mois plus tard, le 10 mai 1940 : l'Allemagne nazie passe à l'offensive envahissant les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France. En moins d'un mois, l'armée allemande va enfoncer le front, perçant à Sedan, traverser la Meuse pour foncer vers la Manche jusqu'aux portes de Dunkerque. Le 17 mai 1940 , Charles de Gaulle à la tête de la 4e division cuirassée exécute une contre-attaque vers Montcornet, la seule contre-attaque alliée de la campagne de France qui parvint à repousser les troupes allemandes. Les Pays-Bas, envahis capitulent. Les Allemands entrent dans Bruxelles sans combattre, la ville ayant été déclarée ville ouverte.
■ Pour la France il est trop tard : Le 10 juillet 1940, à la suite de la défaite contre l'Allemagne, l'Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain. Le lendemain, le 11, ce dernier se nomme lui-même « chef de l'État français », mettant fin à la Troisième République et instaurant le régime de Vichy. le maréchal Pétain, annonce le 17 juin à la radio la cessation des hostilités . "C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat".
Plus d'un million de soldats français sont prisonniers et plus de 100 000 ont péri dans les combats.
Dans sa grande majorité la population française accueille la fin des combats avec soulagement. Mais une minorité souhaite continuer la lutte, soit à l'intérieur du pays, soit en rejoignant le Royaume-Uni.
Une voix s'élève à la radio depuis Londres pour exhorter la population à résister : Le général de Gaulle a gagné l'Angleterre et le 18 juin 1940 il lance son Appel, demandant aux Français de poursuivre la lutte et fonde un gouvernement français en exil. "Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là". 
Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là. (Ch. de Gaulle)
■ L'armistice entre la France et l'Allemagne nazie est signée le 22 juin 1940 dans la clairière de Rethondes, dans le même wagon où avait été signé l'armistice le 11 novembre 1918.
Les conditions d'armistice sont très dures : la moitié de notre territoire est occupé par les troupes allemandes et la prise en charge de l'entretien des troupes d'occupation est à la charge de la France. Une ligne de démarcation qui va de la frontière espagnole à la Suisse en passant au nord du Massif Central, sépare la zone occupée de la zone dite "libre" qui reste sous l'autorité du gouvernement de Vichy qui doit collaborer avec les forces d'occupation. Cette ligne de démarcation traverse le département de la Dordogne et tout l'ouest du département est occupé. Le franchissement de cette ligne est interdit sans laissez-passer, sous peine de mort.

Les troupes sont désarmées, sauf celles nécessaires au maintien de l'ordre : les effectifs de l'armée d'armistice en France métropolitaine sont limités à 100 000 hommes, mais le 26 novembre 1942 Hitler ordonne la dissolution de l'Armée d'armistice (la découverte des dépôts d'armes camouflés en Dordogne, a sans doute contribué à cette décision).
■ Après le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942, les troupes d'occupation allemandes franchissent la ligne de démarcation pour se précipiter au sud vers la Méditerranée.
Le pays est entièrement occupé et la ligne de démarcation qui n'a plus lieu d'être est finalement supprimée en mars 1943. Pendant ce temps, la Résistance s'organise en Dordogne, les maquisards harcèlent les troupes d'occupation, le débarquement allié va bientôt avoir lieu en Normandie, c'est l'année 1944
REFERENCES :
■ La Dordogne dans la Seconde Guerre mondiale : collectif d'auteurs sous la direction d'Anne-Marie Cocula, et de Bernard Lachaise, ed. Fanlac, 2020.
■ Site dédié à la résistance, surtout du sud-ouest , la vie quotidienne sous l'occupation, les Alliés et la libération de la France pendant la seconde guerre mondiale ICI
■ Mémoire de Résistances, un site du département de la Dordogne ICI
■ Guy Penaud, Les troupes d'occupation en Périgord de 1942 à 1944, BSHAP, 1999, p41-58.
■ Dominique Lormier, le livre d'Or de la Résistance dans le Sud-Ouest, Editions Sud-Ouest 2011.

Les terribles printemps et été 1944
en Périgord

@ Marie-France Castang-Coutou
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