L'année dernière, la rembarde du pont de Liorac a été endommagée par le passage d'un gros engin agricole.
Elle est maintenant réparée. Mais ce pont en a vu d'autres au cours de son existence !!!
Remontons le temps, jusqu'à l'an 13 :
le calendrier républicain est toujours en usage et Napoléon vient d'être sacré empereur des Français.
Nous sommes à Liorac en février 1805 ....
La topographie du village était bien différente de celle d'aujourd'hui : fait essentiel, la route qui traverse le bourg n'existait pas, et seuls des chemins de terre permettaient de se déplacer, à pied bien sûr, en menant parfois un attelage de boeufs pour transporter récoltes et marchandises. Dans ces conditions, l'entretien des chemins vicinaux constituait un leitmotiv lors des séances du Conseil Municipal !
Mais bien plus encore que les chemins, puisqu'un détour était toujours possible, le pont sur la Louyre était indispensable pour permettre les communications d'abord entre les deux parties de la commune, la Tissanderie, le Sorbier, la Raffigne... et le bourg et aussi avec les communes voisines. En effet, même si la Louyre n'est pas un ruisseau bien large, ni profond, les ponts permettant de traverser ce ruisseau était rares :
le pont de Liorac était donc un ouvrage stratégique essentiel pour le commerce et la vie quotidienne des habitants de Liorac et des communes voisines.
Un rapport de la séance du Conseil Municipal du 25 pluviose de l'an 13 (15 février 1805, archives de la mairie de Liorac) rapporte avec beaucoup de saveur et de précision les malheurs survenus au pont et les remèdes proposés par la commune : (à droite le texte presqu'intégralement transcrit, un peu long mais non dénué d'intérêt. L'orthographe a été conservée et seuls quelques signes de ponctuation ont été rajoutés pour en faciliter la lecture).
LES FAITS :
La Louyre a détruit les piles du pont et la chaussée s'est éboulée. On a du mal à imaginer une crue de la Louyre suffisamment violente pour faire écrouler ce pont de pierre, et ce malgré les biefs régulateurs des 17 moulins situés en amont.
Monsieur le Maire ouvre la séance par un rapport sur les ravages qu'ont occasionné les derniers (sic) crues d'eau, lesquelles ont renversé une partie de la chaussée servant au passage du ruisseau, sapé les deux pilles (sic) dont l'éboulement a occasionné la chute des rochers qui couvraient les arceaux, et fait connaitre le procès verbal qu'il a dressé portant devis estimatif des travaux nécessaires, dont la teneur suit.
LES CIRCONSTANCES :
La Louyre(on l'appelait alors la Loire !) déborde régulièrement pendant 2 mois chaque année. Cette année 1805, la crue a été terrible et tous sont affectés : plusieurs personnes sont déjà tombées dans le ruisseau, la vie quotidienne est bouleversée, les morts ne peuvent plus être conduits au cimetière et le commerce est interrompu ! .
La situation est grave, et impose d'agir vite. Les habitants de Liorac et des communes voisines réclament une solution rapide !
L'an 13 de la république, le vingt du mois de pluviose, Nous maire de la commune de liorac informé de la chute du pont jeté sur le ruisseau de la loyre, courant de l'est à l'ouest et au midi du bourg de cette commune , dont il partage le tiers de sont (sic) territoire, pressé par ses habitants et par ceux des communes environantes(sic) dont les relations commerciales sont interrompues pendant le débordement du ruisseau qui a communément lieu en différents temps pendant deux mois de chaque années (sic).
Jaloux enfin, de justifier la confiance de tous et de prévenir les malheurs qui sont déjà arrivés dans la chute au ruisseau de beaucoup de personnes et notament de celle de Mr Valton latisendrie qui na dut(sic) son salut qua(sic) la vigueur et à l'agilité qui sont inséparables de son âge et de son heureus(sic) constitution, désirant éviter le tableau qui n'a guères (sic) nous a été présenté de deux morts arrêtés sur la rive et abandonnés par un convoi trop peu religieux ou trop effayé de l'obstacle du passage, lesquels morts ont fait une station de quinze heures et ne sont parvenus au lieu de leur inhumation qu'à la faveur d'une marche rétrograde et hasardée.
Le maire de Liorac, il s'agit de Jacques Guillaume Guilbert-Latour qui habite au Vieux Liorac, réagit de façon magistrale et rapide à cette situation préoccupante: observation des dégats le 20, préparation du devis et proposition chiffrée présentée au Conseil le 25 !
QUI VA PAYER ?
Le maire suggère d'impliquer financièrement toutes les communes qui utilisent le pont de Liorac...
Considérant aussi quaux(sic) frais des réparations qui vont vous être proposés devront contribuer les communes qui vous seront nommées en raison de l'utilité, ce qui fera l'un des sujets de votre délibération.
Suit un descriptif précis du pont à reconstruire, et cette description n'est pas sans rappeler le pont que nous connaissons aujourd'hui. Nous disposons en effet de photos du pont prises dans les années 1950 où l'on reconnait les arceaux décrits plus bas, et il est tout à fait possible que le pont de 1805 ait perduré jusqu'à nos jours !
DESCRIPTIF DU PONT À RECONSTRUIRE
Merci à A. Leygue pour cette photo
La chaussée est détruite sur 80 % de sa longueur. Elle doit permettre de relier le chemin venant du bourg qui arrive à la Croix du Pont à celui qui monte à la Raffigne.
Voici la correspondance des anciennes mesures avec notre système métrique (voir référence plus bas) :
Ces mesures faisaient référence à l'homme, pied, pouce, souvent au Roi (le Pied du Roy était une mesure fréquemment utilisée)
1 toise = 6 pieds = 1,95m
1 pied = 0,325 m
1 pouce = 0,27 m
Il est amusant de noter que la République avait adopté le principe de l'unité des mesures : le mètre avait été ainsi défini officiellement le 26 mars 1791 par l'Académie des sciences, donc 14 ans plus tard, les anciennes unités étaient toujours utilisées à Liorac ! Les habitudes ont la vie dure !
Suit ensuite un descriptif très détaillé des matériaux nécessaires :
400 charrettes de pierres, chaux, sable et bois de charpente !
Et les hommes ne manqueront pas de travail : les artisans qualifiés, maçon et charpentier, mais aussi beaucoup de manoeuvres et les conducteurs des charrettes.
Vu l'extrême nécessité nous sommes transportés sur le pont assisté du citoyen Marti charpentier et François Large maître maçon l'un et l'autre demeurant au bourg de liorac et encore assisté de monsieur Paulhiac propriétaire très expert dans lar
(sic) de cette construction et membre du conseil municipal de cette commune.
Après exament
(sic) fait de la chaussée, du pont et du local nous avons procédé à l'état des grosses réparations à faire et à leur évaluation ainsi et de la manière qui suit, en observant de distinguer la nature et le prix des matériaux rendus sur la place, levaluation
(sic)de la main d'oeuvre et les conditions à imposer à l'entrepreneur pour la confection de l'ouvrage dans le délai qui sera déterminer
(sic).
INSTRUCTIONS PRÉLIMINAIRES
La chaussée existante sur le ruisseau de la loyre ayant 36 toises a besoin d'être reconstruite dans l'étendue de 30 toises qui auront une élévation d'un pied de plus dans les 3/4 de son étendue.
Elle devra prendre un allignement
(sic) parfait avec le chemin qui vient du bourg de liorac et vat
(sic) au village de la raffigne, la chaussée aura la largeur de 12 pieds avec un talus de chaque côté saillant, au fondement de 30 pouces, qui se continuera en mourant jusqu'à la plus grande hauteur qui sera de 5 pieds au centre du principal arceau qui sera revetu d'un parapet d'un pied, pratiqué en pierre dure celle de Cartelage (?) eten
(sic) d'une rareté extrême et d'une très mauvaise qualité.
Il devra être construit dans le centre de cette chaussée
quatre arceaux, le premier au midi des autres servira de direction aux eaux de la levée des moulins, il aura quatres pieds six pouces d'ouverture et sera couvert d'autant de rochers plats qu'il en faudra pour le couvrir, en observant qu'ils se touchaient tous uniformement et que les extrémités touchent et reposent de 6 à 8 pouces de chaque côté sur les pilles
(sic) ou bords solides de la chaussee, c'est à dire qu'ils seront d'une seule pièce quant à la longueur.
Le deuxième arceau qui aura aussi 4 pieds 6 pouces d'ouverture sera fait avec la même dimention
(sic) et condition exigées pour le premier, il sera latéral au grand et troisième arceau qui devra avoir douze pieds et sera soutenu dans son centre par une pile fortement bâtie qui traversera la chaussée et présentera au courent
(sic) du ruisseau un éperon pour rompre et diviser les eaux lequel servirat
(sic) dapui
(sic) aux neuf pièces de charpente qui seront placés dessus le quatrème et dernier arceau qui servira de pendant au second, sera construit de la même manière et même proportion que celui ci.
NATURE ET PRIX DES MATÉRIAUX RENDUS SUR PLACE
1-Pour confectionner la chaussée et les 4 arceaux dont la description vient d'être faite, il sera conduit 400 charretées de matériaux qui pour les tarifs de transport de distances différentes , répondant à trois ou quatre cent toises conteron
(sic) quatre cent francs à raison d'un franc par charretée
-------------------------400F
2- Pour neuf arbres chataignier qui devront équarir trente pouces et d'avoir la longueur de quatorze pieds
conteron
(sic) rendus sur place, à raison de 17 15 6 2/3 l'un (?), cent soixante francs------------------------160F
3- pour trois barriques de chaux à 9 francs lune l'une
-----------------------27F
4- pour charroyer 8 charretées de sable, prise à la distance d'une demie lieue, il sera donné par charroi deux francs
-----------------16F
TOTAL DU PRIX DES MATÉRIAUX : 603F
MAIN D'OEUVRE
5-Pour extraire et charger les 400 charretées de matériaux il sera payé 50 centimes par charretée qui feront--------------------------200F
6-Pour les façons du masson
(sic) devront être employées 60 journées à 35 sols
---------105F
7- Pour le charpantier
(sic) qui équarira les 9 arbres, les placera et fera les autres travaux relatifs à cette charpente prix fait recevra ----70F
8- Pour les journaliers hommes de force qui aideron
(sic) à remuer et au placement des rochers-------------------65F
TOTAL DE LA MAIN D'OEUVRE 438 F
TOTAL GÉNÉRAL ------------------------1041F
Le conseil Municipal qui en vertu du pouvoir à lui attribué, votera, s'il le juge convenable, une augmentation de centimes additionnels aux contributions foncières personnelles et mobilière et proposera la somme à laquelle devront contribuer les 10 communes ci après : Mouleydier,Cause de Clérans, St Laurent, St Félix, Clermon, Beauregard, Fouleix, St Amand, St Jean et Ste Marie (l'une et l'autre de Vergt) et St Georges.
Le conseil est prié d'observer qu'il ne peut eu égard au présent besoin déterminer qu'un très petit nombre d'années sur lesquelles l'imposition devra avoir lieu pour commencer et achever les réparations mentionnées.
Fait à liorac le même jour et an que dessus.
FINANCEMENT: UN PÉAGE AVANT L'HEURE !
En 1805, deux pôles drainaient l'activité économique de la région :
► d'abord les foires , à Clérans, Beauregard et Monclard (points verts sur la carte) où se traitaient les affaires "locales"
► et puis surtout le port de Mouleydier, l'accès à la Dordogne, par lequel transitait un commerce important et plus lointain avec les villages de l'amont (le bois) et surtout de l'aval, vers Libourne et Bordeaux (les pavés, les châtaignes, le vin...).
Comme le montre la carte ci-dessous, le pont de Liorac était un passage obligé pour les communes "du nord de la Louyre" qui devaient atteindre la rivière et pour "celles du Sud" qui souhaitaient participer aux foires.
Le conseil municipal instruit de tous les faits étalés dans le procès verbal signé par monsieur le maire et dont il vient d'entendre la lecture, également instruit de la nécesité de procéder sans délai à la réparation de la chaussée et du pont tel qu'il est poposé, sur le ruisseau de la loire entre les communes ci après désignées "Dépense en grosses réparations" évaluées à 1041 francs soient réparties de la manière suivante :
LIORAC,
commune sur laquelle doit être établi le pont supportera
--------------------441F
MOULEYDIER : qui tout à la fois est négociateur, agent du commerce et dépositaire de tous les revenus du pays, qui doit à ce canton tous ses succès sera porté ici pour -------------150F
CAUSE DE CLAIRANS qui n'a que le passage de ses habitants et celui de ses bestiaux allant aux foires de Monclard et de Beauregard sera seulement porté ici pour
------------30F
SAINT LAURENT qui n'a également que le passage de ses bouviers supportera le même taux
-----------30F
SAINT FELIX, commune importante qui n'a d'autre passage que le notre pour arriver à la Dordogne qui doit même en partie nous être réuni et qui peut être se plaindra
de la difficulté de notre pont pour éloigner la réunion proposée, doit naturellement en supporter la 1/10e partie qui est de
-----------------------------------------104F
BEAUREGARD dont tout le commerce se rapporte à Mouleydier et dont le transport difficile exige la sureté du passage payera
------------------50F
CLERMONT situé au nord de notre commune ne pouvant arriver à la Dordogne sans passer sur notre territoire, néanmoins à cause de son peu d'étendue payera seulement
-------------40F
FOULAYE (Fouleix) également situé et peu étendu sera également porté pour---------------40F
VERGT, comune très peuplée ayant deux églises et un commerce très étendu dont les voituriers gémissent des obstacles que leur présente la destruction de notre pont,
qui sans cesse appellent du secours, qui offrent des sommes(?) partiels et qui n'ont absolument aucune autre communication pour arriver à Mouleydier,
unique entrepôt de leurs marchés doit naturellement supporter ------------------120F
ST GEORGES, commune étendue mais qui a plusieurs issues pour le transport de ses denrées, qui néanmoins n'a d'autre passage pour aller à Mouleydier
et aux foires de CLAIRANS, dont plusieurs habitants possèdent des propriétés sur notre territoire au deça du ruisseau payera-----------------------36F
TOTAL : 1041F
Il faut donc payer ! une solution : augmenter les impôts !
Le conseil municipal vote que la commune de Liorac soit imposée additionnellement jusqu'à concurrence de la somme de 441F et demande
que cette répartition soit faite dans le cours de deux années dont la première commencera avec l'exercice que l'on comptera quatorze (an 14)
Fait et délibéré dans la maison commune par les membres du conseil soussignés le même jour et an que dessus
le 25 pluviose de l'an 13. Signé LATOUR maire.
TOUT SEMBLAIT DONC REGLE en FEVRIER 1805, mais la réponse du préfet arriva 4 mois plus tard en augmentant la participation de Liorac à 561F, et en imposant une modification du type de financement : "la plus grosse partie devant être payée par des prestations en nature" .
(Encore au début du XXe siècle, il était encore possible de s'acquitter des impôts par des journées de travail ou par la fourniture de matériaux.)
RESULTAT : plusieurs mois de retard pour les réparations et une nouvelle séance du Conseil Municipal de Liorac fin juillet pour régler le problème en satisfaisant aux demandes du préfet !
Suivent tous les détails de la répartition des journées de travail : seront exclus de la liste les habitants les plus pauvres qui doivent travailler journellement pour assurer leur subsistance et qui ne payent pas ou peu de contributions directes.
La journée de travail d'un ouvrier est fixée à 1F50 (par comparaison, un kilo de pain coûtait environ 0,25F en 1805)
Un bouvier est payé 4F par jour, donc davantage, mais il fournit ses bêtes et sa charrette.
La somme de 416F correspondant aux prestations en nature équivalait donc à environ 277 journées de travail : Liorac avait alors 680 habitants, et on peut considérer que la remise en état du pont a nécessité à peu près 1 journée de travail par Lioracois en état de travailler.
La direction et la surveillance des travaux sont confiés à 6 personnes, une par jour de la semaine, essentiellement des fils de famille, qui n'avaient probablement pas de compétence particulière pour faire réaliser les travaux, mais qui devaient plutôt relever les noms des ouvriers présents sur le chantier et les marchandises fournies.
Séance extraordinaire du 2 thermidor de l'an 13
(21 juillet 1805)
Le conseil municipal réuni dans la lieu ordinaire de ses séances sur la convocation faite par monsieur le maire le 25 du mois dernier
entend la lecture d'une lettre de monsieur le préfet dattée de Perigueux le 3 messidor dernier (22 juin 1805), ainsi que celles des arretes des 30 germinal an 11 et 4 pluviose an 12, le tout relatif à notre
mode de prestation en nature pour la réparation et l'entretien des chemins vicinaux, cette lettre appelle le conseil à délibérer tant sur la proposition qui y est faite de faire exécuter les réparations du pont de la louyre non de la manière qu'elle a été votée par le conseil le 25 pluviose dernier (en impôts additionnels) mais par le mode de prestation en nature ainsi qu'il est réglé par les arretés précités. Il résulte de ces propositions que de 1041F,montant du devis estimatif fait à l'occasion des réparations à faire au pont dont il est question,
561F devront être à la charge de la commune de liorac et fourni scavoir 416 francs par prestation en nature et 144 en prestation pécuniaire volontaire, tout considéré, le conseil arrête :
1- : la prestation en nature sera fournie pour quatre cents seize francs. La distribution des journées de travail est faite par le rolle
(sic) dressé entre tous les habitants en proportion de leurs facultés.
2- Ne seront point compris au rolle
(sic) ceux qui sont obligés de travailler journellement pour assurer leur subsistance ou dont les contributions directes ne s'élèvent pas à la somme de 5 francs
3- Les propriétaires forains (i.e. qui n'habitent pas Liorac) faisant exploiter des biens ruraux avec boeufs et charrettes par leurs métayers ou fermiers ne seront compris au rolle
(sic) que pour moitié de la prestation qu'ils auraient du fournir s'ils avaient habité la commune, cette moitié répond à la portion d'impot payée par les métayers.
4- La journée de travail demeure fixée à un franc cinquante centimes
5- La journée de travail du bouvier conduisant sa charrette attelée d'une paire de boeufs est fixée à six francs
6- La contribution directe et totale de la commune, ...est reconnue pour l'an 13, monter à la somme de 5319 francs.
7-La somme de quatre cent seize francs sera suportée
(sic) par tous les contribuables de la commune ...
8- sont nommés
inspecteurs des travaux pour les six jours de la semaine, messieurs :
◊ paulhiac membre du conseil pour le lundi
◊ jean chassaigne père pour le mardi,
◊ lapierre du bourg pour le mercredi
◊ la tissanderie fils aîné pour le jeudi
◊ Latour fils aîné pour le vendredi et
◊ Paulhiac jeune pour le samedi.
9- les inspecteurs seront chargés de diriger les travaux et de tenir état des ouvriers qui se seront rendus à l'attelier, ainsi que de la nature et la quantité des matériaux qui auront été fournis.
10- le maire chargé de faire exécuter le travail, l'est aussi de requérir les contribuables de fournir les journées auxquelles ils seront imposés au rolle
(sic)...
11- les réquisitions seront notifiées aux contribuables par le secrétaire de la mairie à la diligence du maire qui en donnera l'état aux inspecteurs lesquels remettront au maire un état certifié jour par jour des contribuables qui n'auront pas exécuté les réquisitions.
12- Les contribuables qui n'auront pas exécuté les réquisitions seront contraints à payer à titre de taxe de remplacement le montant des journées de manoeuvre ou de bouvier d'après la fixation établie aux articles 4 et 5 de la présente délibération.
13- les sommes provenant de la taxe de remplacement seront employées à l'exécution des travaux. Le maire en rendra compte chaque année dans la même forme que pour les autres revenus et dépenses de la commune.
14- A l'égard de la prestation pécuniaire volontaire(!!!) fixée à 145 francs par la lettre du préfet portant répartition entre les 10 communes circonvoisines qui ont intérêt à la réparation du pont, il sera dressé un état nominatif de tous les propriétaires habitant cette commune qui ont le plus grand intérêt à cette réparation soit par la situation de leur établissement au delà du ruisseau soit par celle de leur propriétés environnantes et autres considérationsS, lesquels seront invités par le conseil à payer cette somme de 145F en raison des différents degrés d'utilité que leur sera le rétablissement du pont.