DESCRIPTIF DU PONT À RECONSTRUIRE
Cette description n'est pas sans rappeler le pont que nous avons connu. Nous disposons en effet de photos du pont
prises dans les années 1960 où l'on reconnait les arceaux décrits plus bas, et il est tout à fait possible que le pont de 1805 ait perduré jusqu'à nos jours!

Merci à A. Leygue pour cette photo
La chaussée est détruite sur 80 % de sa longueur. Elle doit permettre de relier le chemin venant du bourg qui arrive à la Croix du Pont à celui qui monte
à la Raffigne.
Voici la correspondance des anciennes mesures avec notre système métrique :
Ces mesures faisaient référence à l'homme (pied, pouce)
1 toise = 6 pieds = 1,95m
1 pied = 0,325 m
1 pouce = 0,27 m
A la Révolution, l'Assemblée Nationale décida d'uniformiser le système des poids et mesures (décret du 8 mai 1790),
le mètre fut défini officiellement le 26 mars 1791 par l'Académie des sciences.
mais il fallut attendre le 18 Germinal an III (7 avril 1795) pour que soit votée la loi qui fixait d'une façon définitive les nouvelles unités et supprimait les anciennes.
Mais d'après le texte ci dessus, il est amusant de noter qu'en 1805, soit dix ans plus tard, ces nouvelles unités n'avaient pas encore été adoptées à Liorac dix ans après !
les anciennes unités de longueur étaient toujours utilisées à Liorac ! Les habitudes ont la vie dure !
Suit ensuite un descriptif très détaillé des matériaux nécessaires :
400 charrettes de pierres, chaux, sable et bois de charpente !
Les hommes ne manqueront pas de travail pour reconstruire ce pont : des artisans qualifiés, maçon et charpentier, mais aussi beaucoup de manoeuvres sans oublier les conducteurs des charrettes.
Il faut donc trouver 1041 F, ce qui est une somme assez considérable pour la commune.
Vu l'extrême nécessité nous sommes transportés sur le pont assisté du citoyen Marti charpentier et François Large maître maçon, l'un et l'autre demeurant au bourg de liorac
et encore assisté de monsieur Paulhiac propriétaire très expert dans lar
(sic !) de cette construction et membre du conseil municipal de cette commune.
Après exament
(sic !) fait de la chaussée, du pont et du local nous avons procédé à l'état des grosses réparations à faire et à leur évaluation ainsi
et de la manière qui suit, en observant de distinguer la nature et le prix des matériaux rendus sur la place, levaluation
(sic !) de la main d'oeuvre
et les conditions à imposer à l'entrepreneur pour la confection de l'ouvrage dans le délai qui sera déterminer
(sic !) .
INSTRUCTIONS PRÉLIMINAIRES
La chaussée existante sur le ruisseau de la loyre ayant 36 toises a besoin d'être reconstruite dans l'étendue de 30 toises qui auront une élévation d'un pied de plus dans les 3/4 de son étendue.
Elle devra prendre un allignement
(sic !) parfait avec le chemin qui vient du bourg de liorac et vat
(sic !) au village de la raffigne, la chaussée aura la largeur de 12 pieds avec un talus de chaque côté saillant, au fondement de 30 pouces, qui se continuera en mourant jusqu'à la plus grande hauteur qui sera de 5 pieds au centre du principal arceau qui sera revetu d'un parapet d'un pied, pratiqué en pierre dure celle de Cartelage (?) et en
(sic !) d'une rareté extrême et d'une très mauvaise qualité.
Il devra être construit dans le centre de cette chaussée
quatre arceaux, le premier au midi des autres servira de direction aux eaux de la levée des moulins,
il aura quatres pieds six pouces d'ouverture et sera couvert d'autant de rochers plats qu'il en faudra pour le couvrir, en observant qu'ils se touchaient tous uniformement et que les extrémités touchent et reposent de 6 à 8 pouces de chaque côté sur les pilles
(sic !) ou bords solides de la chaussee, c'est à dire qu'ils seront d'une seule pièce quant à la longueur.
Le deuxième arceau qui aura aussi 4 pieds 6 pouces d'ouverture sera fait avec la même dimention
(sic !) et condition exigées pour le premier, il sera latéral au grand et troisième arceau qui devra avoir douze pieds et sera soutenu dans son centre par une pile fortement bâtie qui traversera la chaussée et présentera au courent
(sic !) du ruisseau un éperon pour rompre et diviser les eaux lequel servirat
(sic !) dapui
(sic !) aux neuf pièces de charpente qui seront placés dessus le quatrème et dernier arceau qui servira de pendant au second, sera construit de la même manière et même proportion que celui ci.
NATURE ET PRIX DES MATÉRIAUX
RENDUS SUR PLACE
1-Pour confectionner la chaussée et les 4 arceaux dont la description vient d'être faite, il sera conduit 400 charretées de matériaux qui pour les tarifs de transport de distances différentes , répondant à trois ou quatre cent toises conteron
(sic !) quatre cent francs à raison d'un franc par charretée
--------------------------------- 400 F
2- Pour neuf arbres chataignier qui devront équarir trente pouces et d'avoir la longueur de quatorze pieds
conteron
(sic !) rendus sur place, à raison de 17 15 6 2/3 l'un (?), cent soixante francs-------------------------------------- 160 F
3- pour trois barriques de chaux à 9 francs lune l'une
--------------------------------------- 27 F
4- pour charroyer 8 charretées de sable, prise à la distance d'une demie lieue, il sera donné par charroi deux francs
------------------------16 F
TOTAL DU PRIX DES MATÉRIAUX : 603 F
MAIN D'OEUVRE
5- Pour extraire et charger les 400 charretées de matériaux il sera payé 50 centimes par charretée qui feront-------------------------------------- 200 F
6- Pour les façons du masson
(sic !) devront être employées 60 journées à 35 sols------------ 105 F
7- Pour le charpantier
(sic !) qui équarira les 9 arbres, les placera et fera les autres travaux relatifs à cette charpente prix fait recevra-----70 F
8- Pour les journaliers hommes de force qui aideron
(sic !) à remuer et au placement des rochers------------------------------------------ 65 F
TOTAL DE LA MAIN D'OEUVRE 438 F
TOTAL GÉNÉRAL ------------------------1041 F