Mon père me racontait qu'avant guerre, vers 1939, le soir, ils allaient poser des balances et pêcher les écrevisses à la lanterne sourde... c'était bien sûr interdit, mais il y a prescription !
Cette "chasse", ce n'était presque plus une "pêche", se faisait à la main, en descendant pieds nus dans le ruisseau, soulevant les pierres : et les jours fastes, sous presque chaque pierre, il y avait une écrevisse.
On pouvait aussi poser des balances bien à plat sur le fond de l'eau, avec un morceau de viande pour les appâter, et attendre patiemment ...
Les écrevisses sont en effet des carnassiers.
Elles s'attaquaient aux poissons et il y en avait dans la Louyre ! Je me souviens des ablettes et gardons que l'on y péchait l'été et qui finissaient en friture sur la table avec une salade ! |
Anen! dintras, mo paouro fenno, Ténès, ossitas vous oqui, Et diga mé lo grando peino Qué vous mèno tsal médéci. Ah! moussur, qué sei molhurouso ! Moun paour hommé vet d'ottropa Uno moloudio bien curiouso; Et nous sabi pas qué li fa ! Sans prenné gardo qué co fisso, Onguet, en déoùs pétits fiolats, Ottropa dé los escrovissos, Dins lou riou qué passo péous prats. Déguet fa qualquo malodresso Et sobès pas ço qu'orrivait : un'escrovisso, lo bougresso, O lo mo dresto, lou fissait. |
Y ai mettut dé l'aiguo dé vito, dé l'oulivo, maï de lo sal, Dé loï feillos dé marguorito Co vaï dé pus en pus mal !! Per mé fa veiré lo fissado Ména lou, diguet lou doctur, Et foraî fa uno poumado Qué lou guoriro, dé ségur. Vendrio bé prou, lou paouré bougré Mai pot pas quitta lo méioù : Toléoù qué commenço de courré veî lou portit dé rétioulou ! ... D'un peî qué lo salo bestiolo l'o fissa, n'aï pas dé boun ten... Un hommé qué totsours rétiolo, Sé crésés qué coï omusen !!! |
Pour préparer les écrevisses vivantes, vous commencez par retirer la nageoire caudale qui entraîne, comme chacun sait le petit boyau amer, ce qui suffit à les vider.
Vous lavez ensuite les crustacés et vous ne les faites pas cuire forcément au court-bouillon comme il est d'usage invariable.
Vous faites donc la sauce suivante : dans une casserole vous mettez deux cuillerées de bonne huile de noix ou d'olive! Vous y jetez les écrevisses. Vous arrosez avec deux verres au moins
d'excellent vin blanc, renforcé d'un verre à liqueur de bon cognac. Mettez-y le feu et éteignez à la flamme décroissante. Ajoutez trois ou quatre tomates épépinées si c'est la saison,
ou un peu de conserve de tomates. Faites cuire à feu vif en remuant souvent le mélange.
D'un autre côté, vous avez préparé la petite sauce suivante : vous épluchez quelques légumes, carottes, oignon et céleri que vous coupez en petits morceaux.
Vous les faites revenir dans un peu d'huile, vous ajoutez deux gousses d'ail et deux ou trois échalotes ainsi que quelques aromates, poivre de cayenne. poudre de quatre épices, sel, thym et laurier. Vous ajoutez un verre de jus de cuisson des écrevisses, et vous faites cuire pendant une bonne heure.
Ensuite, vous passez la sauce et vous la versez dans la casserole où se trouvent les écrevisses. Faites cuire encore un quart d'heure.
Dressez en bon ordre les crustacés sur plat chauffé et verser tout autour la sauce rouge, agrémentée de touffes de persil frisé. @ Marie-France Castang-Coutou
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