Métiers traditionnels
sous le règne de Louis XIV

Au XVIIème siècle, les voies de communications en Périgord étaient peu nombreuses et souvent en très mauvais état. Les villages abritaient donc tous les artisans essentiels pour leur survie : ainsi par exemple le maréchal-ferrant était indispensable pour ferrer les sabots des chevaux et des bœufs, le charron essentiel pour réaliser, ferrer et réparer les roues des charettes et le forgeron pour réparer les outils ...
Le graphique ci dessous montre le nombre et la localisation de ces métiers traditionnels à Liorac.
Placer le pointeur de la souris sur un village, sans cliquer, pour avoir quelques précisions.

 
On peut tout d'abord remarquer que les métiers "d'intérêt général" comme sabotiers, charpentiers ou menuisiers, étaient également répartis entre les différents hameaux.

Par contre, les maréchaux-ferrants étaient localisés dans une position centrale (le bourg, Carrieux, les Granges) par rapport à tous les hameaux, sans doute pour faciliter à tous l'accès pour amener ferrer les bêtes. Avec 5 maréchaux-ferrant, 1 forgeron et 1 charron, le bourg devait résonner de coups de marteaux !

Liorac était un pays de forêt et on y trouve bien sûr les métiers liés à l'exploitation du bois : il y avait ainsi un scieur, six menuisiers et deux charpentiers.

Les métiers du bâtiment étaient représentés par six maçons et les deux charpentiers. Il existait aussi à Carrieux un tailleur de pierre et peut être la pierre de construction était extraite sur place.

Les métiers liés à l'habillement, tisserands et tailleurs d'habits, se complétaient par trois cordonniers et cinq sabotiers.

Les métiers liés au commerce, ne sont pas indiqués sur la carte : on trouvait plusieurs marchands, Pierre Pourquery marié à Madelaine Sirvain au bourg, Pierre Chassaigne, marié à Françoise Valleton était marchand à Carrieux, Pierre Valleton, marié à Suzanne Beausse habitait la Tessanderie, Jean Chassaigne, marié à Marguerite Nolegne était à la Gareille et Raymond Javerzat, marié à Isabeau Chassaigne habitait la Tournebeurée. Ces marchands devaient commercer avec les ports sur la Dordogne, en particulier avec Mouleydier, étape vers Bergerac et Bordeaux, et vendre une partie de la production locale de Liorac. Il s'agissait probalemnet de produits agricoles, forestiers, de matériaux de construction et bien sûr d'étoffes.

Le transport était localement assuré par des rouliers, Léonard Chassaigne, Raymond Audebert et Pierre Faugere, qui livraient les marchandises avec des charettes.
Enfin, pour nourrir toute cette population, plusieurs meuniers, faisaient fonctionner les trois moulins de la Louyre, (Carrieu, Burette et Boissière) et deux moulins à vent, le moulin de la Poujade et le moulin du Teil dont la localisation n'est pas connue.
A côté de ces métiers assez "classiques", il existait à Liorac deux activités plus rares :

► la fabrication de clous au Sorbier : les fabricants de clous étaient appelés "cloutier","claustrier" ou "clavetier".
Les clous de charpente, d’ébénisterie, de maréchal-ferrant ou de sabotier étaient différents par leur taille et la forme de leur tête.

Les clouteries étaient situées à proximité des forges et la plupart du temps près d'un ruisseau, utilisant la force hydraulique pour actionner le soufflet.
Ici au Sorbier, faute de ruisseau, des roues à chiens ont pu être utilisées, comme on le voit au fond sur l'image extraite de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert.

► la fabrication de tuiles à Gential : il existait en effet une tuilerie à Gential et il y en a eu aussi une à Razac. Une planche de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert montre le fonctionnement d'une tuilerie : après extraction en sol peu profond, l'argile était mise à sécher puis concassée. Ensuite il fallait l'humidifier pour obtenir une terre malléable. La terre était tassée dans un moule, et sa surface égalisée à l'aide d'un racloir. Une pression du doigt formait une petite excroissance qui permettait à la tuile de tenir sur les lattes de la charpente. La tuile était ensuite démoulée puis, comme on le voit sur la gravure, mise à sécher. Venait ensuite l'étape de la cuisson: le four était longuement chauffé jusqu'à atteindre environ 1100°C et la température devait être soigneusement surveillée.
Pour faire tout ce travail, il y avait trois tuiliers à la tuilerie de Gential. Deux étaient étaient frères et mariés à Liorac, Marty Beneytou avec Isabeau Lagreze et Jean Beneytou avec Anne Teyssier. Femmes et enfants devaient donc, comme c'était l'usage à l'époque, travailler avec les hommes. Ainsi avec une exploitation familiale, il y avait assez de bras pour assurer la production de tuiles.
La tuilerie appartenait à Guy DUBAL, sieur de Candillat, mais Les documents manquent pour savoir si la tuilerie était exploitée en fermage, comme une métairie, ou si les tuiliers étaient de simples employés du propriétaire.

...les lettrés du village

@ Marie-France Castang-Coutou
Contact: postmaster*liorac.info (remplacer l'étoile par @)