Mariages à Liorac sous l'Ancien Régime


I- LES FUTURS CONJOINTS ...
page mise en ligne le 6 juillet 2022.      

LES ÉTAPES AVANT UN MARIAGE


► CHOIX DES FUTURS CONJOINTS :
un accord entre deux familles

► EMPÊCHEMENTS ET DISPENSES :
l'église fixait des empêchements au mariage, qu'elle seule pouvait lever

► LA PUBLICATION DES BANS :
une publicité pour empêcher un mariage clandestin ou frappé d'empêchement

► CHOIX DE LA DATE :
en évitant les périodes prohibées par l'église

► ETABLIR UN CONTRAT DE MARIAGE
 
► LE CHOIX DES FUTURS CONJOINTS : un accord entre deux familles
A cette époque, le mariage n'était pas une affaire de sentiment, mais avant tout une affaire d'intérêt. Conclu entre deux familles, les futurs n'avaient guère leur mot à dire. Les pères choisissaient un conjoint pour leurs enfants proposant une avance sur l'héritage pour les garçons et une dot pour les filles.
Il était mal vu de rester célibataire (sauf pour des raisons religieuses, par exemple entrée dans les ordres). et lorsque l'âge des enfants encore célibataires avançait, les pères pouvaient faire appel à une marieuse qui mettait en présence des partis convenables, venant parfois d'une autre paroisse.
Dans la Noblesse, le choix du futur conjoint incombait également aux pères qui organisaient en priorité le mariage de leur fils aîné ( celui qui devait hériter des biens, du nom et du titre, assurant ainsi la continuité du nom et la conservation du patrimoine). Rappelons que dans le sud de la France les biens étaient alors répartis de façon inégalitaire entre les enfants : l'héritier désigné avait la charge d'aider ses frères et de constituer une dot pour ses soeurs.

► L'ORIGINE DES CONJOINTS : en majorité des lioracois.
Le mariage avait traditionnellement lieu dans la paroisse de la fille et de 1668 à 1705, période où a exercé le curé Guillaume POURQUERY, 264 mariages ont été célébrés dans l'église de Liorac, et dans presque tous les cas, les deux conjoints étaient originaires de la paroisse de Liorac .
Mais à la campagne, dans un village comme Liorac, les filles à marier n'étaient pas nombreuses et dénicher un conjoint "acceptable" n'était pas toujours facile. En effet presque toutes les familles étaient déjà alliées par des mariages précédents et il était difficile de trouver un conjoint sans aucun lien de parenté : en effet, comme nous allons le voir plus loin, les empêchements aux mariages entre parents (unis par le sang ou par alliance) étaient nombreux et pour passer outre il fallait solliciter (et payer) des dispenses de auprès de l'Evêque, voire du Pape pour les parentés les plus proches. Ceci n'était pas accessible à toutes les familles par manque d'éducation ou de moyens financiers. On pouvait aussi chercher dans les paroisses voisines de Liorac (Cause, St Georges de Monclard, Lamonzie, St Félix, St Marcel, St Cybart- c'est à dire Mouleydier-, Pressignac, St Martin des Combes) et parfois un peu plus loin (Fouleix, Mauzac, Ste Alvère, Beauregard...)

► L'AGE DES CONJOINTS : on n'observe pas de très gros écarts d'âge entre les deux futurs conjoints.
▰ L’homme ne pouvait contracter mariage avant quatorze ans accomplis, et la fille avant douze ans accomplis, mais en moyenne, l'âge du garçon se situait entre 20 et 30 ans, en général quelques années de plus que celui de la fille. Cet âge un peu tardif pour le garçon était imposé par des motifs économiques, puisqu'il devait "être installé" et pouvoir subvenir au besoins du ménage. Souvent d'ailleurs le mariage suivait d'assez près la mort de son père amenant un petit héritage ou libérant des terres.
Le but du mariage étant la procréation, une fille jeune donnait de bons espoirs de descendance.

▰ A Liorac on n'observe cependant que quelques exemples de mariages précoces de jeunes filles.
Ces mariages ne correspondent pas à des mariages forcés puisqu'ils ne sont pas suivis rapidement par une naissance, du moins à Liorac.
◊ en 1673 Jean CAMBEROU, un laboureur de 21 ans épouse Jeanne JAVARZAT des Granges âgée de 13 ans !
◊ en 1674 Circe COURTINE maître maçon de 30 ans, de la paroisse de Marcillac, épouse Anne AUGAY de Filolie paroisse de Liorac, âgée de 14 ans.
◊ en 1676, Jean BANES de la paroisse de Cause, âgé de 23 ans épouse Marie CAMPAGNAT de la Roche paroisse de Liorac, âgée de 14 ans.
◊ en 1677 Pierre GUILLEN, un laboureur de 28 ans de la paroisse de Pressignac, épouse Marqueze JAMMES de la Martigne, paroisse de Liorac, âgée de 14 ans.
Enfin, on peut remarquer un seul cas où le garçon est plus jeune que sa future épouse :
◊ en 1670, Jean ROUGIER travailleur de terre âgé de 14  ans, épouse Anne DESPLAT qui en a 18.
▰ Des jeunes hommes non établis n'hésitaient pas à épouser des veuves plus âgées qui disposaient de l'héritage de leur premier mari :
En 1703, Tony COUSTY tuilier de 25 ans, épouse Anne TEYSSIER 38 ans, veuve de Jean BENEYTOU tuilier à Gential.
En 1701, Tony GEAUFRE travailleur de terre à la Basserie, épouse Marie DESPLAT qui habitait également à la Basserie, 35 ans, veuve de Pierre LYMOUSIN .
Après la trentaine (ce qui pour l'époque était déjà un âge avancé), les mariages concernaient essentiellement des remariages de veufs ou de veuves avec souvent des enfants.
En 1687, Michel GOUNOU,48 ans, travailleur de terre, veuf de Judit JAMMES, qui avait 3 filles épouse Marie TRIDAT, 40 ans, veuve de Pierre QUEROUY qui avait 2 garçons de son premier mariage.
En 1690 Arnaud BRTHOLOMOT, 68 ans, travailleur de terre, paroisse de Cause, épouse Marie RIGOULET, 47 ans, veuve de Thony TEYSENDIER tisserand, avec 4 enfants.
En 1701 Charles LONZI, laboureur de 50 ans épouse Jeanne MALMONTAIGNE, 45 ans, veuve de Léonard FALGUEYRET.
▰ Cependant on ne trouve pas à Liorac d'union d'un homme âgé et d'une très jeune fille. La communauté paroissiale devait réprouver les unions avec une différence d'âge trop importante entre les époux.



... les empêchements et les dispenses

@ Marie-France Castang-Coutou
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