La commune de Baneuil qui s’étend sur les côteaux de la rive droite de la Dordogne est limitée à l’Ouest par St Capraise de Lalinde et au Nord Ouest par Cause de Clérans. Baneuil présente de grandes similitudes avec son voisin Cause de Clérans et comme lui s'enorgueillit de 2 monuments inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques : un donjon du XIe siècle et une église à coupole.
Le centre du village est situé sur un plateau dominant d'une centaine de mètres la vallée de la Dordogne et de la Couze. C'est sans doute cette position stratégique qui a conduit à y édifier
au XIe siècle un donjon, tour de guet qui surveillait les vallées de ces deux rivières et le transport des marchandises sur le chemin longeant la Dordogne, dans la partie non naviguable du fleuve et permettait peut être au seigneur de prélever un péage...
le donjon roman de baneuil
Sur le plateau dominant la rive droite de la Dordogne se dresse le donjon roman rectangulaire d'environ 15 mètres de hauteur. Ses dimensions sont plus modestes que celles du donjon de Clérans. Il est construit en belles pierres de taille régulièrement appareillées. Une seule ouverture perce son mur nord. En partie ruiné, ce donjon construit au XIe siècle domine toujours le village.
Le donjon n'est pas accessible au public mais on en trouve la description dans un bulletin de la SHAP (1895, p377) :
le curieux donjon de Baneuil, intéressant par ses dispositions intérieures que l'obscurité de ses salles superposées ne nous permet que de deviner et auxquelles on arrivait par une ouverture pratiquée dans le centre de la voûte, au moyen d'échelles. Des niches ou refuges percés dans les murailles permettaient à des défenseurs d'attendre le moment où l'assaillant émergerait de cet orifice pour l'empêcher d'avancer davantage.
Le château de Baneuil, qui jouxte le donjon, fut construit à partir du XIe siècle, mais fut plusieurs fois détruit puis reconstruit. Un système d'échelles permettait d'accéder au donjon. Un corps de logis et une tour ronde avec une échauguette furent ajoutés à partir du XIVe siècle. La végétation empêche de voir le château dans son ensemble, aussi voici une photo publiée sur le web (photo 60477505 d'Hervé Rebours sur panoramio.com).
Le château est inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques depuis 1946.
Le clocher carré repose sur une coupole ovoïde. Mais comment faire tenir une coupole de pierre à base quasi circulaire sur des murs basés sur un plan carré ? Comme on peut le voir sur le schéma et sur la photo, des parties triangulaires appelées pendentifs, construites avec des pierres soigneusement ajustées permettaient de passer du "cercle" au "carré".
Les arcs formés reposent sur des piliers ornés avec des chapiteaux décorés, difficiles à photographier à cause de leur position en hauteur et du manque de lumière et parfois difficiles à interpréter (je ne fait ici que quelques suggestions). Rappelons qu'au Moyen Âge, les sculptures ou les peintures étaient certes destinées à embellir l'église, mais avant tout à "enseigner" les épisodes de la vie des Saints et du Christ, à des populations complètement incultes. Lors des offices, le prêtre devait donner aux fidèles les explications nécessaires.
À Montferrand du Périgord, les peintures murales fournissent un exemple de cet enseignement "par l'image".
Le chapiteau de gauche représente une silhouette humaine appuyée sur deux fauves, sans doute une représentation du prophète Daniel qui, jeté dans la fosse aux lions pour avoir bravé le roi Darius, fut épargné par les fauves échappant ainsi à la mort. Ce thème fréquent au Moyen Âge enseigne qu'un croyant peut être sauvé par sa foi en Dieu.
Sur le pilier de droite, le chapiteau représente un aigle aux ailes déployées entouré de deux animaux fantastiques ailés à tête d'aigle sur un corps de quadrupède, sans doute des griffons.
Enfin, en entrant dans l'église, sur la droite un beau bénitier de pierre en forme de coquille, et sur la gauche ce qui était sans doute un autre bénitier, décoré d'une croix templière.
Encore un indice de la présence des Templiers dans la région de Liorac...