BEAUMONT du Périgord

Bannes était autrefois un village avec une église paroissiale et un château. A la Révolution, il fut rattaché à Beaumont-du-Périgord.
A l'heure actuelle, il subsiste quelques maisons dispersées, une chapelle dédiée à Saint-Martin et le château.
Voici grâce à l'aimable autorisation de Damien Bouyssi que je remercie ici, une très belle photo aérienne du château de Bannes.
Sur son SITE, beaucoup d'autres magnifiques photos de Dordogne et d'ailleurs.

Le château de Bannes est une propriété privée et ne se visite pas, mais on peut l'admirer depuis une petite route et un chemin,
et avec un bon zoom les détails architecturaux se rapprochent ! Voici une promenade en images...
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Quelques bribes d'histoire :

Avant le château actuel, une forteresse occupait déjà cette position stratégique et contrôlait la vallée de la Couze et la route vers la Dordogne. Il faut se souvenir qu'au Moyen Âge, l'Aquitaine était sous domination anglaise. La région n'était pas sûre et pendant la guerre de Cent Ans des troupes à la solde des anglais et d'autres à la solde du Roi de France engageaient souvent des combats. Les troupes étaient à cette époque des compagnies de mercenaires dirigées par des capitaines qui se "vendaient" au plus offrant et qui pratiquaient pillage et exactions. Dans cette situation, le rôle des châteaux-forts était primordial, assurant un refuge aux habitants et contrôlant une région !
Les Jurades de la ville de Bergerac [tirées des registres de l’hôtel de ville (G. Charrier (1892) et retranscrites sur le site Guyenne.] mentionnent en 1381 Jehan du Seignal capitaine de Bannes et Ramonet de Sort, un des nombreux capitaines de compagnies qu’a produit le Périgord. Il semble que la forteresse de Bannes ait été conquise par ce dernier, sans doute pour le compte des anglais. Quoiqu'il en soit, à la fin de la guerre de Cent Ans, Bannes devait être anglais car il fut démantelé par le Sénéchal du Périgord sur l'ordre du Roi de France.
Le site fut plus tard acquis par la famille Gontaut-Biron et à la fin du XVe siècle, Armand de Gontaud-Biron, alors évêque de Sarlat, fit reconstruire le château de Bannes et c'est ce château qui nous est parvenu sans presque de modifications.
"Le maréchal de Navailles le possédait à la fin du XVIe siècle, et ce fut sa fille qui le porta dans la maison de Losse " : Jehan II de Losse, dans son testament rédigé en 1580, est nommé "seigneur de Bannes" [Bulletin de la SHAP 1890, p132]. Le château est demeuré dans la famille de Losse jusqu'à la fin du XIXe, époque à laquelle il passa dans la famille Fayolle du Moustier.

Et l'intérieur du château ?

Après ces vues de l'extérieur du château, on aimerait bien passer le pont-levis mais la propriété est privée. Heureusement, il nous reste une description minutieuse faite en 1890 par des membres de la Société Historique et Achéologique du Périgord qui avaient été invités à le visiter :
Un fossé profond, taillé dans le rocher, sépare du plateau le château flanqué de deux grosses tours. Au milieu, un pavillon, auquel on parvient par un pont-levis, donne entrée dans la cour intérieure. [...] Après avoir franchi le porche, on se trouve dans une cour intérieure plus longue que large; en face la porte principale (dessin ci-contre publié dans le bulletin de la SHAP, 1896, p. 205), très richement ornée de choux et de pinacles se détachant sur un semis d'hermines et de fleurs de lys, s'ouvre sur le grand escalier, dont le noyau en spirale à nervures est d'une conception aussi riche qu'originale. A chaque angle de la cour, deux autres escaliers à vis desservent chacune des ailes latérales. Nous nous permettons de recommander aux bons soins du propriétaire, dans l'aile droite, deux salles voûtées, dites chambres d'Henri IV, qui conservent encore une précieuse décoration peinte presqu'intacte, du temps de la Renaissance*. Dans la plus grande, des scènes singulières, dans le goût des rébus, si à la mode à cette époque, sont représentées dans deux larges bandes superposées. Un forgeron nègre, un diable qui attise les flammes, etc.. paraissent symboliser les éléments; quatre cariatides, en costume du XVIe siècle, soutiennent un cordon d'où descendent des banderoles chargées de devises latines peu compréhensibles; enfin, dans les tympans, sont représentés un hydre, un cheval et une autruche; la voûte et l'embrasure de la croisée sont couvertes d'ornements rouges sur fond blanc, dans le genre de Théodore de Bry. La salle voisine est entièrement revêtue d'une peinture du même temps simulant un brocard. Mais tout ceci disparaît devant la magnificence de la cheminée sculptée de la grande salle, dont le Chroniqueur a, jadis, publié un beau dessin de M. le baron de Verneilh ; au centre du large manteau, l'écusson des Biron, sommé d'un étrange cimier empanaché, termine une accolade à crochets et coupe la décoration générale formée de trois frises fort riches, séparées par des moulures très saillantes. Ces moulures, entre lesquelles se répète un monogramme formé des lettres L A au milieu de fleurs de lys et de rinceaux d'hermines, se prolongent sur toute la facade du mur et offrent ainsi une disposition que l'on rencontre rarement ; mais ce qui frappe le plus, ce sont les deux colonnettes ouvragées qui flanquent la chemmiée du haut en bas et lui donnent un cachet tout particulier. C'est une disposition rare, mais qui produit le meilleur effet. Un entablement en quart de rond termine cet ensemble et reçoit les solives, jadis peintes, de cette salle que l'on doit reporter, croyons nous, au règne de Louis XII. [extrait du bulletin de la SHAP, 1890, p. 478]
* Ces peintures murales de la Renaissance ont été récemment étudiées par Pascal Ricarrère dans un article de la SHAP [2005, p273-284].