Mariages à Liorac sous l'Ancien Régime

V- LE CAS PARTICULIER DES PROTESTANTS ...
page mise en ligne le 6 juillet 2022.      


MARIAGES DES PROTESTANTS :
Rappelons que l'Edit de Nantes de 1598, qui accordait la liberté de culte aux protestants avait été révoqué en 1685, et que dans ces conditions il n'aurait dû plus y avoir aucun protestant sur le sol français à la fin du XVIIe.
Or Bergerac et sa région avaient été, depuis les débuts du protestantisme en France, une place forte protestante et le culte protestant, bien qu'interdit, avait continué dans la clandestinité. On retrouve d'ailleurs un temple protestant en 1768 à Liorac (VOIR ICI ).
Les protestants se mariaient devant les ministres du Temple, à Bergerac ou à la Force, mais les mariages ainsi passés n'étaient pas valables devant l'église catholique pour qui ces couples vivaient en concubinage. Leurs enfants étaient illégitimes et ne pouvaient donc hériter.
La seule solution pour les protestants était d'abjurer et de contracter mariage devant un prêtre catholique légitimant ainsi leurs enfants. Il est en effet fréquent de rencontrer des couples d'anciens protestants, déjà nantis de plusieurs enfants lors de leur mariage catholique.
 
Les VALLETON, une grande famille de Liorac aux multiples branches, en majorité protestants, en fournisssent plusieurs exemples :
▷ En 1704, Pierre VALLETON de la Tissanderie épouse Suzanne BEAUSSE : "ayant cohabité ensemble sans être mariés, ayant eu Marguerite et David François, leurs enfants naturels, avec la permission de l'Evêque de Périgueux à condition qu'ils se séparent pendant 4 jours et qu'ils donnent aux pauvres de Périgueux la somme de 20# ce à quoi ils ont satisfait et Mgr l'évêque leur ayant accordé la dispense de trois bans. ayant donné des témoignages de pénitence par leur séparation, le mariage a été célébré, les enfants présents et mis entre les époux."
▷ En 1708, Jean VALLETON DE BOISSIÈRE après avoir épousé par contrat Jeanne SORBIER en 1695, avait abjuré. Il "régularisa" son mariage devant l'église catholique par permission de l'Evêque de Périgueux à condition qu'ils se séparent pendant 4 jours et qu'ils donnent aux pauvres de Périgueux la somme de 20#. Dispense de trois bans. En fait, le couple avait déjà 8 enfants (VOIR ICI ).
▷ En 1669, l'Edit de Nantes était encore valide, mais la religion protestante était considérée comme une hérésie : "Damoiselle Jeanne de PEYREBRUNE, ayant selon l'ordonnance de monseigneur l'évêque de Périgueux, reçu l'absolution de l'hérésie et les sacrements de l'église put épouser dans l'église de Liorac François de ROCHON."

à venir... mariages à la Révolution

@ Marie-France Castang-Coutou
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