Des faux-monnayeurs à Liorac (suite)
Les Jammes du Mourier

Qui était donc ce François de JAMMES du Roc du Murier, condamné à mort par contumace en 1713 pour fait de fausse-monnaie ? Originaire de Saint-Martin des Combes, comment était-il arrivé à la Ricardie ?

Et puis, fait amusant, un document des Archives, cette fois de la Dordogne, raconte une autre accusation de fausse monnaie qui en 1682 avait déjà secoué la famille Jammes du Mourier, à tel point que l'on peut se demander si fabriquer de la fausse monnaie n'était pas une "affaire de famille" !
Saint-Martin des Combes : le Mourier

Jean de JAMMES, Sr de la Bleynie avait épousé en 1654 Françoise de GASTEBOIS. En 1682, il fut accusé de fabrication de fausse monnaie au Mourier.
De leur union étaient nés entre autres :
► Pierre de Jammes, écuyer, Sr du Mourier marié en 1705 avec Louise de GASTEBOIS
Antoine de JAMMES, écuyer, Sr de la Preydie du Mourier
François de JAMMES, Sr du Roc du Murier
Liorac : le Vieux Liorac et la Ricardie
A Liorac, il y avait deux frères Jammes :
► Pierre de Jammes, sieur de la Coste, qui habitait au Vieux Liorac et qui semble-t-il mourut en 1706 sans descendance légitime.
► Jean de Jammes, sieur de la Ferme, qui épousa Marguerite Souffron et qui eût une série de filles nées à Liorac dont
            Marie en 1687 et Marthe en 1689.
Leur oncle Pierre étant décédé sans enfant, elles devinrent "demoiselles de la Coste".
Et le 30 mars 1707, à St Martin des Combes, un double mariage allie les Jammes du Mourier aux Jammes de Liorac :
Marthe de Jammes, demoiselle de la Coste épouse Antoine de Jammes, Sr de la Preydie du Mourier et sa soeur Marie ou Marion épouse François de JAMMES, Sr du Roc du Murier. On peut remarquer sur les signatures des époux, les différentes écritures de ce qui est aujourd'hui "le Mourier" : meurie et murier.

François de JAMMES du Roc du Murier habitait donc la Ricardie, tout comme Jacques Martinet, le maçon condamné lors du même procès. L'endroit éloigné du bourg et des autres villages était suffisamment retiré pour pratiquer sans risque des activités illégales. De plus, toute la colline à proximité de la Ricardie et du Vieux Liorac, est truffée de cluzeaux du Moyen Âge, fournissant des endroits discrets pour mettre en place le matériel nécessaire à la fabrication de fausse monnaie et aussi des cachettes sûres pour échapper à la justice. Rappelons que les deux condamnés étaient en fuite et qu'ils furent jugés et condamnés par contumace ...

Faux-monnayage de père en fils ?
Un document des AD24 (B177) relate une autre accusation de fausse monnaie portée à l'encontre de la famille Jammes du Mourier :
l'histoire se passe trente ans plus tôt, cette fois au Mourier, paroisse de Saint-Martin des Combes, " à cinq grandes lieues de Périgueux".
Nous sommes donc en octobre 1682 et "plusieurs archers sont en garnison dans la maison du Mourier". (Le logement et la nourriture des gens de guerre devaient en effet être assurés par les habitants)
Les archers furètent dans la maison et les dépendances et trouvent "deux petits serrements (étaux) et du charbon... et dans la basse-cour plusieurs pièces de laitiers qui sont d'une matière à eux inconnue, ce qui leur fait croire, conformément au bruit commun de tout le voisinage que l'on fabrique de la fausse monnaie dans ladite maison du Mourier".
Les archers font leur rapport, et aussitôt le Procureur du Roi demande une enquête et une visite approfondie de la maison du Mourier.
C'est Françoise de Gastebois qui reçoit les enquêteurs, son mari Jean de JAMMES, écuyer, Sr de la Bleynie, le père du François de l'autre affaire, a quitté la maison depuis plusieurs jours. Mais malgré une fouille en règle de la maison, seul un morceau de creuset est découvert...

@ Marie-France Castang-Coutou
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