Autres sujets abordés dans certains cahiers

Mis en ligne le 17 août 2019         

THÈME VI - Sujets divers
Les cahiers n'abordent pas tous les sujets qui suivent. ils concernent : ► la justice :
Lalinde : La justice des 7 paroisses de cette juridiction, un juge royal et un procureur du roi, souffre infiniment depuis de longues années de l'absence de ces premiers officiers qui ont leurs domiciles très éloignés. Tous les habitants réclament leur présence au sein de la ville.
Sainte Alvère : Que tous les abus dans l'administration de la justice civile et criminelle soient abolis, que les formes ruineuses pour les plaideurs soient simplifiées, que les tribunaux d'exception soient supprimés. Que soit établie une juridiction consulaire à Périgueux, Sarlat et Bergerac pour prévenir les frais immondes qui résultent du voyage des parties et témoins à Tulle, Bordeaux et Limoges.
Paunat : Il est avantageux d'avoir des juges compétents sur les lieux sans être forcé d'aller plaider en première instance à sept ou huit lieues de son domicile.
► la mendicité :
Lalinde : Nous sommes inondés de mendiants dont la plupart pourraient gagner leur vie en s'occupant de travaux publics. Il conviendrait que chaque pauvre fut obligé de rester dans sa paroisse, chaque communauté offrant malgré sa détresse de nourrir les siens.
► la milice :
Chaque paroisse du Périgord était tenue de fournir un soldat désigné par le sort entre les garçons et les jeunes hommes mariés. Tous les ans le paysan voyait avec terreur se dresser l'épouvantail de la milice.
paunat réclame que la voie du sort pour l'entretien des milices soit proscrite à jamais et remplacée par l'achat de sujets ("soldats") par chaque paroisse et que le montant de l'imposition soit réparti sur les trois ordres..
clermont de beauregard pense qu'il serait à propos de supprimer le (tirage au )sort de la milice parce qu'il s'offre comme humiliant et prive l'agriculteur d'une infinité de bras précieux.
► la maréchaussée, la police :
trémolat demande que les gardes du tabac et gabelle soient supprimés, et que la maréchaussée s'en occupe en veillant à la sécurité publique et remettant les contrebandiers dans les prisons de la sénéchaussée pour être jugés d'après le code qui sera établi sur l'avis par les Etats Généraux."
demande également que "les brigades de maréchaussée soient tenues, sans nouveaux frais, d'accompagner les collecteurs dans les maisons des redevables des impositions

paunat demande que tous les gardes du tabac et gabelle et autres personnes employées pour empêcher la contrebande soient réformées et que les anciennes et nouvelles brigades de maréchaussée soient tenues de ce service sans nouveaux frais.
► les unités de mesure :
Rappelons qu'en 1789 chaque province, voire chaque paroisse avait ses propres unités de mesures et que l'uniformisation des poids et mesures n'a été définitivement imposée dans la jeune république qu'en 1795.
clermont de beauregard souhaite que toutes les mesures des grains de la province soient égales et que le poids en soit déterminé ► le tabac : saint laurent des bâtons déclare que depuis que l'on vend du tabac en poudre il règne parmi le peuple quantité de maladies de diverses espèces que l'art de la médecine attribue à la malpropreté et à la corruption du tabac. Plusieurs qui par ordre des médecins y étaient habitués s'en interdisent complètement l'usage, ce qu'ils ne peuvent faire impunément. On demande que le tabac soit donné en billes aux buralistes pour être distribué de même aux particuliers."
paunat fait la même remarque : on a grandement à se plaindre des falisifications faites au tabac qu'on débite en poudre. Le moyen bien avisé serait de le débiter en carotte comme jadis.


CONCLUSIONS
A la fin de ces assemblées du Tiers Etat, les paroisses ont donc élu leurs délégués, chargés de porter leurs cahiers de doléances à l'assemblée de Périgueux : comme nous l'avons vu, il y avait très peu de lettrés en Périgord, et les voix se sont portées en majorité sur des hommes de loi ou des membres de la petite noblesse locale. En voici quelques exemples dans les paroisses proches de Liorac :
Saint Felix de Villadeix : Bernard du BREIL de Lacroze et Guillaume LAMBERT, avocats.
Cause de Clérans : Armand MEYNARDIE de Roussille, notaire royal , Pierre DEPYS DE GRAVE
Saint Georges de Monclard : Jacques de LASCOUPS et M.de MARCILLAC
Baneuil : Etienne FAGETTE LESTANG propriétaire
Lamonzie Montastruc : Gabriel GAY docteur en médecine, Jean BOUTIN bourgeois, Guillaume VALETON LA TISSANDERIE, bourgeois
Lalinde : Pierre Louis AUSSEL du MAYNE avocat,1er consul, Jacques Philippe FONTAYNE, docteur en médecine et consul, sr FONTANELLE consul,sr Pierre GAILLARD DE LAUMEDE (capitaine de la garde),Maître GONTIER DE BIRAN docteur en médecine (1745-1822) L'assemblée générale réunie à Périgueux a ensuite élu, parmi les délégués des paroisses, les députés devant participer aux Etats Généraux qui commencèrent le 5 mai 1789 à Versailles.

WIKIPEDIA fournit le nom des députés du Tiers État pour la Sénéchaussées de Périgueux, envoyés à Versailles pour les Etats Généraux et comme on peut le constater, il n'y avait pas de paysan pauvre parmi eux :
. Jean-François FOURNIER de La CHARMIE, conseiller du roi, lieutenant général en la sénéchaussée et siège présidial de Périgueux.
. Jean-Baptiste LOYS, avocat à Sarlat.
. Guillaume GONTIER DE BIRAN, lieutenant général de la sénéchaussée et maire de Bergerac.
. Pierre-François PAULHIAC de la Sauvetat avocat, demeurant à Douville.

On se souvient de la suite:
◊ Les hésitations et les maladresses du roi,
◊ le 17 juin, les Députés du Tiers Etat se déclarent Assemblée Nationale, représentant la Nation.
◊ le 20 juin, le Serment du Jeu de Paume où les députés jurent de ne pas se séparer avant qu'une Constitution soit rédigée et approuvée. Louis XVI qui ne pouvait accepter une monarchie constitutionnelle fit placer d'importantes troupes autour de Versailles.
◊ Le 9 juillet l'Assemblée Nationale devient Constituante.
◊ Puis tout va très vite, la Révolution a véritablement commencé :
14 juillet 1789 Prise de la Bastille.
Le 4 août, abolition des privilèges de la noblesse et du clergé.
Le 26 août les députés adoptent la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" qui précédera la Constitution : la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression sont des droits de l'homme "naturels et imprescriptibles". Cette déclaration reconnaît l’égalité de tous devant la loi et la justice. Chaque article condamne ainsi les institutions et les pratiques de l’Ancien Régime.
◊ Le 21 septembre 1792, la monarchie constitutionnelle est abolie et la 1ère République est proclamée.
VENTE DE BIENS NATIONAUX À LIORAC...

@ Marie-France Castang-Coutou
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