THÈME II -
Critiques contre le clergé et les seigneurs

Mis en ligne le 17 août 2019         

► le Clergé :
Les cahiers n'accusent jamais le curé de la paroisse, il fait partie du village et son revenu est d'ordinaire réduit à la portion congrue par le gros décimateur (l'évêque, les chapitres, les abbés, les prieurs et les couvents) : le curé recevait du décimateur une pension annuelle qui était moins du tiers du produit de la dîme. Dans ces conditions, comment imaginer qu'un curé qui n'avait pas assez pour vivre puisse secourir les indigents ? Aussi, dans les cahiers les griefs ne se trompent pas de cible : les couvents et le haut clergé font l'objet d'attaques systématiques. Voici, ci-dessous, quelques exemples :
Saint Avit Senieur : fait remarquer que les fonds de la paroisse sont affectés d'une grosse rente payable au chapitre de Sarlat qui en est seigneur. On ne doutera pas que nous mangeons un pain, quoique gagné à la sueur de notre front, guère moins mauvais que les esclaves le mangent en turquie (!), et nous ne pouvons exiger que le curé que la providence nous a donné nous assiste parce qu'il est lui même réduit à la simple congrue.
limeuil : Considérant que des moines inutiles opulents et licencieux dévorent une grande partie de la substance de l'état au lieu d'en augmenter les ressources par des occupations et des travaux utiles, qu'ils enlèvent à la terre des cultivateurs dont la disette funeste se fait cruellement sentir dans toutes les provinces, à l'industrie des artisans, à la société des citoyens précieux, il serait avantageux à la nation d'accélérer l'extinction de ces retraites qui outragent la nature sans servir à la religion.

sainte alvère Que tous les moines ou communautés soient réduites à 800 livres pour chaque individu, le restant de leur revenu employé au rétablissement des finances."
Que les évêques et archevêques soient tenus de résider dans leur diocèse.


► les ministres du roi :
paunat souhaite que les pensions accordées aux ministres sortant de deux fonctions soient un peu plus modérées

► les seigneurs :
La banalité forçait les paysans à se servir du moulin banal et du four banal , tous deux propriétés du seigneur, pour moudre leurs grains et cuire leur pain, bien sûr moyennant redevance :
paunat réclame que les banalités des moulins si onéreux aux peuples soient supprimées
baneuil signale que les seigneurs riverains de la rivière Dordogne perçoivent de gros droits de péage depuis Souillac jusqu'à Libourne, sans entretenir la liberté de la navigation, au contraire l'embarassant par des pêcheries, moulins et autres ouvrages qui exposent les bateaux montant et descendant sur cette rivière dans un danger perpétuel de naufrage, ce qui arrive très souvent".
cause de clérans exlique que différents péages, moulins et pêcheries établis au profit de certains seigneurs sur la rivière Dordogne sont autant d'obstacles à la libre circulation des denrées et à la navigation et gênent beaucoup le commerce : la suppression doit en être demandée

@ Marie-France Castang-Coutou
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