Menus de fête

Page mise en ligne le 31 décembre 2020         

Trouvés dans des tiroirs, voici quatre menus de fête de 1919 à 1949 :
Ce qui frappe à la première lecture, c'est la richesse et l'abondance des plats. Les habitudes ont bien changé en un siècle. Dans ces menus festifs, viandes et poissons dominaient, et les légumes étaient rarement mentionnés, le fromage n'apparaissait pas. Ces menus correspondaient à des banquets ou des fêtes familiales : une fête ou un banquet consistait avant tout à rassembler familles et amis autour de bons plats qui sortaient de l'ordinaire et de quantité de bons vins.
La cuisine Périgourdine
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► Jean Camille Fulbert Dumonteil :
Périgourdin originaire de Vergt, journaliste, écrivain et chroniqueur gastronomique, nous enchante par son style alerte et imagé et ses recettes gourmandes.
► Le premier menu date du 19 octobre 1919, c'est à dire moins d'un an après la fin de la guerre de 14-18. Il s'agit du banquet de l'Union des Anciens Combattants de Liorac. Comme l'a montré mon étude sur les Poilus de Liorac, au moins 270 hommes du village sont partis à la guerre et au moins 21 y ont laissé la vie. Ce banquet a dû rassembler beaucoup de monde.
Ce menu, trouvé par Mr P. Faget que je remercie ici, est particulèrement intéressant. En effet, ce banquet a eu lieu dans l'hôtel d'Alice MOURET. Mais où était cet hôtel ?
Au début du XIXe siècle, il n'y avait pas de restaurants tels que nous les connaissons aujourd'hui, mais des hôtels qui recevaient les clients pour la nuit et qui leur proposaient des repas. C'était sans doute le cas à Liorac.
Déjà en 1915, Julien FAVARD alors soldat à la guerre écrivait à son épouse,
MME FAVARD "Hôtel, Liorac"
Examinons le menu : il commençait selon les habitudes de la campagne par un potage. Le premier plat était un poisson, peut être un poisson de rivière, la Dordogne n'est pas bien loin. Ensuite, plus traditionnel, un pâté de lièvre (pendant les quatre années de guerre, le gibier non chassé avait proliféré). Les rôtis étaient des gigots (sans doute de production locale) accompagnés de haricots blancs, pas d'autres légumes. On peut remarquer l'absence de fromages, la Dordogne n'en produisait pas beaucoup. Pas de détail pour les desserts.
Au niveau des boissons : pas d'apéritif, du vin de table sans doute à volonté et des vins vieux : du Monbazillac de 1914 (en général servi avec le dessert) et pour le rôti, un vin de Bordeaux de 1898 (un peu âgé pour un vin de Graves). Le café était accompagné d'une fine (cognac) de 1870.

@ Marie-France Castang-Coutou
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