Il y a 100 ans, la grippe espagnole :
ce qu'en a dit la presse.

Page mise en ligne le 8 juin 2020         

Depuis l'arrivée du coronavirus en 2020, on rappelle souvent les épidémies qui ont frappé le monde dans le passé :
il y a longtemps , au Moyen Âge, la peste, le typhus, le choléra constituaient des attaques fréquentes et redoutées qui décimaient des populations entières .

Plus près de nous, en 1918, en pleine guerre, une épidémie s'est déclarée frappant le monde entier : on l'a appelé la "grippe espagnole". D'espagnol elle n'en avait que le nom : en effet l'Espagne était avec la Suisse et la Suède un des trois pays européens neutres, non engagés dans la guerre mondiale, et donc non concernés par la censure. L'Espagne fut donc ainsi la première à publier des informations sur cette grippe et on lui attribua le nom "d'espagnole".

En quelques mois, cette grippe tua plusieurs millions de personnes dans le monde : de 20 à 100 millions de morts selon les différentes estimations, en tous cas plus de victimes que n'en a fait la Grande Guerre !
 
D'où est venue cette épidémie ?
L'étude de JM Barry en 2004 conclut que le site d'origine de cette pandémie était un camp d'entrainement militaire aux Etats Unis (Haskell county au Kansas). L'endroit était peu peuplé, mais les soldats emportèrent la maladie dans tout le pays et contaminèrent l'Europpe en débarquant en France. Les ports de débarquement des troupes américaines furent en particulier Brest, Bordeaux, Bassens sur la côte atlantique , Marseille et Toulon sur la Méditerrannée.
Le contexte : en 1918, quatre années de guerre et de privations, les déplacements de troupes et de populations tout était réuni pour favoriser une épidémie. De plus la censure ne permettait pas d'avertir correctement les habitants des précautions à prendre face à ce fléau. Pour la population française déjà très éprouvée, cette épidémie fut une nouvelle épreuve.
A cette époque, les Français lisaient le journal seul moyen d'information. Bien sûr la première préoccupation en ces temps de guerre était de connaitre la situation militaire. Ainsi les combats, les batailles faisaient systématiquement la une des différents journaux. Et pendant plusieurs mois l'arrivée de la grippe n'a été signalée que par quelques entrefilets ou "nouvelles brèves" !

Les grands quotidiens français sont disponibles sur gallica et il suffit de les parcourir de façon systématique pour se faire une idée de l'impact qu'a pu avoir l'épidémie sur la population.
En cliquant sur le nom d'un journal (utilisez le bouton central de la souris pour conserver cette page) vous ouvrirez une nouvelle fenêtre indiquant les années disponibles sur le site de Gallica :



Voici l'histoire de cette épidémie retracée à partir des articles des huit quotidiens examinés :
L'épidémie s'est propagée en trois vagues successives au printemps-été 1918, puis à l’automne 1918 et alors que la guerre était enfin terminée, au printemps 1919.

► PRINTEMPS-ÉTÉ 1918, le début du fléau





○ Une épidémie en Espagne
annonce pour la première fois Le Journal le 18 mai 1918, faisant référence à des articles parus dans la presse espagnole :
Madrid Les journaux consacrent de longs articles à l’épidémie grippale qui s’est propagée dans toute la péninsule. Le comité sanitaire de Madrid a rédigé à l’adresse de la population une série de prescriptions destinées à éviter la propagation de l’épidémie qui conserve d’ailleurs un caractère bénin… Suivant les dépêches de la province, 30 % environ de la population sont atteints par cette épidémie dont on n’a pu encore déterminer rigoureusement la nature.
Les autres quotidiens font chorrus :
En Espagne, l’épidémie gagne le roi (La Croix, 29 mai 1918)
A Madrid, on compte plus de 80 000 malades de la grippe mystérieuse qui depuis quelques jours fait rage (La Lanterne, 29 mai 1918)
Le Dr Luis Urtubey, médecin en second de la marine espagnole, publie un mémoire au sujet de l’épidémie actuelle de grippe. La maladie serait propagée par un moustique... (L'Humanité (1er juin 1918)
En Espagne, l’épidémie de grippe continue à se propager. On compte aujourd’hui 120 000 malades rien que dans la capitale, et il y a eu déjà quelques cas mortels (La Croix, 1er juin 1918).
A Férrol (port de la côte Nord de l'Espagne), l’épidémie de grippe sévit avec une extrême intensité dans la région ; il y a de très nombreux cas parmi les soldats et les marins. L’hôpital militaire est bondé et plusieurs centaines de malades ont dû être hospitalisés dans les infirmeries des casernes.

○ Après l'Espagne, l'Allemagne : la France a une nouvelle alliée, la grippe !
Il y a quelques jours tout semblait prêt pour une offensive allemande. Nos batteries, par  une contre-préparation formidables, jetèrent le désarroi dans les projets adverses . Est-ce à leur action, est-ce à la brusque éclosion d’une épidémie de grippe parmi les unités assaillantes que l’on doit imputer la remise de l’attaque ? (Le Matin, 22 juin 1918)
Préparatifs allemands sur le front britannique : on aurait pu penser il y a quelques jours que l’ennemi allait entreprendre une nouvelle et très puissante offensive sur un large secteur du front britannique… mais tout à coup, l’ennemi rentra dans dans le silence. L’opération parut brusquement ajournée. Citons à titre seulement d’indication qu’une épidémie d’influenza sévirait parmi les troupes allemandes devant notre front. L’indisposition des hommes ne serait pas mortelle, mais elle les mettrait dans l’impossibilité d’entreprendre quoi que ce soit de sérieux. Cette sorte de grippe se manifesterait sous la forme d’une fièvre dépassant rarement 39 degrés et durant trois jours.
(La Croix, 23 juin 1918)
L’influenza dans l’armée allemande : le correspondant du Daily Express au quartier général britannique télégraphie le 26 juin : L’armée allemande souffre de ce qu’on appelle « grippe des Flandres », une forme d’influenza qui sévit actuellement dans toutes les régions de l’Europe occidentale. L'épidémie ne semble pas être un obstacle à l’offensive allemande,néanmoins elle est très répandue dans quelque corps et les hommes qui en sont atteints entrent à l’hôpital pour une période de 8 à 10 jours. La santé des troupes britanniques et américaines reste excellente.(Le Matin, 28 juin 1918)
Suivant la Neue Badishe Landes Zeitung, l’épidemie de grippe espagnole que l’agence Wolff signalait ces jours-ci comme ayant éclaté à Nuremberg se propage maintenant à Berlin et dans les autres grands centres de l’Empire. (La Croix, 4 juillet 1918).
La Lanterne, le 8 juillet 1918 déclare "La grippe espagnole : nous savons gré à la maladie nouvelle ou renouvelée d’avoir à ce que l’on nous affirme fait des ravages dans les armées allemandes et paralysé leurs intentions offensives. Pour un peu nous la considérerions comme une alliée et imaginerions qu’en la déchaînant à travers le monde, la seule grande nation restée neutre a voulu apporter elle aussi un concours indirect à notre juste cause."
Le kaiser serait rentré en Allemagne, venant du front français, atteint assez gravement de la grippe espagnole, ainsi que plusieurs membres de sa famille (La Croix 10 juillet 1918).
La grippe dite espagnole fait ses ravages en Allemagne. On évalue à 80 000 le nombre des enfants malades à Berlin et dans sa banlieue (La Lanterne 12 juillet 1918).
La grippe espagnole se propage maintenant en Alsace, dans le Palatinat et en Wurtenberg. La Germania évalue à 80 000 le nombre des enfants malades à Berlin ((La Croix, 13 juillet 1918).
La grippe espagnole sévit à Berlin où la qualité inférieure de la nourriture facilite l’extension de l’épidémie. Les troupes surtout sont atteintes par le mal (La Lanterne 18 août 1918).

○ L'Angleterre n'échappe pas à l'épidémie :
L’Angleterre subit actuellement l’étreinte de la « grippe espagnole » : un grand nombre de personnes souffre d’une forme bénigne de la maladie, mais les autres sont forcées de s’aliter.
Dans quelques maisons, des capsules de quinine sont mises à la disposition du personnel, avec instruction d’en prendre journellement (Le Matin 1er juillet 1918)
L’épidémie s’étend à Londres, dans de nombreux magasins de gros de la Cité et du WestEnd, une grand quantité du personnel est atteinte. A Birmingham et dans la région, plusieurs écoles ont dû fermer en raison du grand nombre d’élèves et de professeurs qui sont malades.(La Croix, 4 juillet 1918).

C'est le tour de la Suisse :
La grippe espagnole qui sévit en Allemagne et en Autriche-Hongrie, vient de faire son apparition en Suisse (La Lanterne, 5 juillet 1918).
La grippe espagnole est signalée aussi en Suisse où il y a déjà de nombreux malades notamment dans l’armée, dans les écoles et dans les usines (La Croix, 6 juillet 1918).
La maladie dite « grippe espagnole », bien que les médecins affirment qu’elle ait pris naissance sur le front allemand, fait de grands ravages dans le centre de la Suisse. A Berne, elle sévit très fortement depuis plusieurs semaines. Dans une entreprise privée, 110 employés sur 120 sont malades. Le 6e régiment d’infanterie valaisan qui se trouve actuellement à Fribourg a 300 malades et son départ a été ajourné.
On signale des décès à Château-d’Oex. Les décès se partagent entre les internés et la population civile. A Soleure un médecin militaire est mort. A Berne la plupart des écoles ont été fermées cette semaine par suite du grand nombre des cas de cette maladie (Le Matin, 8 juillet 1918).
La grippe faisant des ravages en Suisse, la Croix-Rouge américaine a fait don de 500 000 francs au Conseil fédéral pour venir en aide aux malades (La Croix, 26 juillet 1918).

○ La grippe en Belgique :
L’Eccho Belge déclare que l’épidémie d’influenza sévit dans la partie méridionale de la Belgique, surtout dans les régions de Mons et Charleroi. On croit que la maladie a été amenée par les grands convois de troupes allemandes (La Croix, 10 juillet 1918).

○ ET EN FRANCE ?
De façon quasi miraculeuse la France semble épargnée, c'est du moins ce que laissent penser les journaux.(Rappelons nous l'accident de Tchernobyl en 1986 : selon la presse, les radiations n'avaient pas passé les frontières françaises !) Est-ce pour éviter de démoraliser la population déjà très éprouvée par 3 ans et demi de guerre ?
La maladie à la mode : La grippe espagnole a gagné l’Europe (le Matin,7 juillet 1918).
Mais le quotidien se veut rassurant : "En France cette influenza est bénigne et elle est guérie en une semaine environ".
Quelqques jours plus tard, le 18 juillet, l'Excelsior reprend le même titre avec un dessin humoristique destiné à "alléger" l'information :


Il faut attendre le mois d'août 1918 pour voir quelques entrefilets signalant la grippe en France et quelques cas mortels :
Ainsi le 18 août le Petit Parisien titre "La grippe espagnole dans l’arrondissement de Cahors- Dix cas mortels" La grippe espagnole est signalée à Cahors et dans les environs. Des cas mortels au nombre d’une dizaine, dont trois dans une même famille du village de Trespoux se sont déjà produits (Havas)
Cette information est également diffusée par Le Matin le même jour.
Le Matin le 31 août signale des cas dans l'Allier (arrondissement de Gannat): au village de Santes, commune d’Echassières vingt personnes sur une quarantaine ont été malades en même temps de la grippe espagnole. Quatre d’entre elles sont mortes. Quelques cas ont été constatés à Louroux de Bouble, (Havas)

► AUTOMNE 1918 : une deuxième vague très meutrière frappe la France et le monde





A partir de septembre, les journaux français sont un peu plus bavards sur l'épidémie en France et on sent l'inquiétude qui gagne. Seules les statistiques concernant Paris sont connues et régulièrement diffusées. Mais l'épidémie se répand comme une trainée de poudre dans tout le pays :
La grippe espagnole dans le Var : dans un rapport du service de santé de Toulon au sujet de la grippe espagnole, le docteur Ormes déclare que 2000 cas ont été signalés pendant le mois d’août Ces 2000 cas se rapportent surtout à des militaires ; on signale seulement 66 décès. Actuellement le nombre de cas est réduit à 800 ; les malades sont embarqués à bord du navire hôpital Asie ou hospitalisés à Saint-Mandrier. (La Croix, 4 septembre 1918)
Marc Hadour et Dénier, médecins à l’hôpital maritime de Brest, décrivent une épidémie qui a sévi récemment tant dans la population maritime que dans la population civile du chef-lieu du Finistère : sur 4838 cas, il y a eu 53 décès. On a presque constamment constaté des complications streptococciques (l'Humanité 11 septembre 1918). L’épidémie de grippe infectieuse continue ses ravages dans la population civile, parmi laquelle quelques cas foudroyants se sont produits.(La Lanterne, 18 septembre 1918).
En raison de l’épidémie de grippe qui sévit actuellement, le préfet d’Ile et Vilaine a décidé que les écoles publiques et privées du département ne seront réouvertes qu’à partir de lundi 4 novembre. Des mesures semblables ont été prises dans le Morbihan et le Finistère (La Lanterne, 29 septembre 1918).
A partir de là, les statistiques de Paris sont régulièrement publiées : le nombre de cas de grippe à Paris augmente chaque jour. On signale beaucoup de centres où les morts sont très supérieures à la normale.
Le nombre de cas de grippe va en augmentant. On en compte aujourd’hui jusqu’à 700 par jour, alors que la semaine dernière, il n’y en avait guère plus de 400. D’autre part la statistique qui paraîtra demain au Bulletin municipal accuse 1445 décès pour la semaine qui vient de s’écouler au lieu des 989 de la semaine précédente. Rappelons que la moyenne en temps normal pour la saison présente est de 721 décès.(Le Journal 17 octobre 1918)
L‘épidémie de grippe s’étend, mais pourtant en octobre, l’échange des prisonniers français et allemands reprend. Un train comprenant 595 soldats français et 205 belges a quitté Constance hier matin. La reprise de l’échange des grands blessés entre l’Allemagne et la France est retardée par suite de l’épidémie de grippe espagnole, la Croix Rouge suisse n’ayant plus de personnel pour accompagner les convois.(La Lanterne, 18 octobre 1918)

Le 11 novembre 1918, l'armistice est signé et la guerre est finie pour le monde occidental.
Le Journal titre le 13 novembre 1918 : LA GRIPPE EST EN DÉROUTE AINSI QUE LES BOCHES
Ce quotidien rapporte en effet une diminution significative des décès à Paris causés par la grippe et les maladies respiratoires : 900 décès pendant la semaine qui vient de s'écouler. La semaine précédente, on avait enregistré 1539 décès. C'est donc une diminution de 639 (Le Journal, 13 novembre 1918).
Le 30 décembre 1918, la Croix annonce un bilan de la grippe évalué par le Times :
6 millions de morts dans le monde pendant le dernier trimestre 1918 !
Mais l'épreuve n'était pas terminée et la grippe va recommencer à sévir en 1919.

En se focalisant sur la France, les journaux français avaient un peu oublié de rapporter les développements de l'épidémie à l'étranger :
La Lanterne, 20 octobre 1918 : des dépêches de Petrograd signalent que la grippe sévit dans toute l'Ukraine. Il y a 70 000 malades à Odessa.
La Lanterne, 5 janvier 1919 : l'épidémie de grippe a causé de grands ravages en Egypte. On estime à 40 000 le nombre de personnes qui ont succombé.
Le Figaro, 12 février 1919 :la grippe et la guerre, en Afrique du Sud britannique, la guerre a tué dans toute sa durée 7089 blancs et 1105 hommes de couleur, la grippe en deux mois a tué 127 700 hommes.
La grippe dans l'Alaska: Les Esquimaux de l'Alaska sont décimés par la grippe. Au cours de l'épidémie récente, la population de villages entiers a presque complètement disparu. A Nome seulement, 50% de la population fut décimée en quelques jours; dans d'autres localités, la proportion des décès a été encore plus considérable. Dans l'une d'elle, seulement 13 adultes sur 300 ont survécu; dans une autre, la population entière a disparu et une expédition qui y parvint découvrit tous les habitants morts et gelés (Le Figaro, 27 octobre 1919).
L'épidémie s'est propagée aux USA, au Canada, en Inde, dans toute l'Amérique du Sud
et même dans des iles du Pacifique :
C'est à nos antipodes que la grippe se montre le plus terrible. En quatre semaines, dans les îles occidentales de l'archipel des Samoa, elle a enlevé 20 à 25% de la population. Les îles contaminées ont été complètement isolées, de crainte que l'épidémie ne se propageât dans tout le Pacifique. Il a déjà été prouvé que les indigènes des mers du Sud ne peuvent supporter les maladies que leur envoie la civilisation de l'Ouest. Les Européens des îles en question ont été touchés par la maladie, mais il y a eu, parmi eux très peu de cas mortels...(Excelsior, 20 mars 1919).
Le 16 novembre 1918, arrive à Papeete le vapeur «Navua»; le médecin révèle la présence parmi l'équipage de 3 malades présentant un état mal défini et en apparence peu grave. Un des malades, un Tahitien, est débarqué et hospitalisé ; ordre est donné d'isoler les deux autres malades. Le 17 novembre, un des malades isolés succombe brusquement avec des phénomènes asphyxiques. «Plusieurs cas se déclarent ensuite parmi l'équipage du «Navua», puis à terre... Les rassemblements à Papeete pour les fêtes de l'Armistice avaient répandu la maladie dans toute la population bien que ces fêtes aient été abrégées. Au total, plus de 3000 morts sur 12000 habitants.
Le 22 juin 1919, l'Excelsior note que l'épidémie bat son plein en Australie : la moitié de Sydney gît parmi les draps et les ardeurs de la fièvre, et l'autre moitié ne comprend plus que des garde-malades. Le services privés ou publics sont à peu près paralysés.

► PRINTEMPS 1919 : une troisième vague,
le fléau de développe à nouveau de façon inquiétante





Sur la base des statistiques de Paris, tous les journaux annoncent une forte recrudescence de la grippe :
( La Lanterne et le Figaro le 19 février 1919 ). La grippe recommence à sévir (L'Humanité, 24 février 1919) La Croix le 25 février donne les statistiques de Paris avec une très forte augmentation des décès dûs à la grippe et aux maladies respiratoires (difficile de faire la différence !). Le 23 février 1919 Le Journal indique que l'épidémie de grippe augmente encore et précise que les décès causés par la grippe au cours de la semaine qui vient de s'écouler sont par rapport à la première semaine de février ce que 1 est à 4. Le même jour, le Matin annonce : la grippe en recrudescence à Paris, 900 décès sont attribuables cette semaine à l'épidémie ou à ses complications.
Le Petit Parisien titre l'épidémie de grippe s'aggrave , aussi ne saurait-on trop engager le public à se conformer aux mesures de précaution recommandées lors de la dernière épidémie (23 février 1919 ).

Face à ce fléau, que pouvait faire la médecine en 1918 ?

@ Marie-France Castang-Coutou
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