L'église romane : le porche



Au Moyen Âge, la construction d'une église était soumise à des règles précises, certainement hautement symboliques. Les Maîtres Architectes se livraient à des calculs complexes pour choisir dimensions et orientation du sanctuaire.
Dans la tradition populaire, les églises romanes sont orientées vers l'Est. La direction visée serait celle du soleil levant au jour de la fête du saint patron de l'église, ou celle de Jérusalem. Mais l'orientation de l'église Saint-Martin ne correspond à aucune de ces hypothèses comme on peut le voir sur le schéma ci-dessous. Même si la localisation de Jérusalem était mal connue au XIIème siècle, on peut penser que les connaissances géométriques des Maîtres Architectes n'auraient pas autorisé une telle erreur !
 
Le porche d'entrée se trouvait à l'origine côté ouest. Plusieurs siècles plus tard, l'église fut "retournée" et l'entrée transférée côté est, à l'emplacement actuel.
Voici quelques photos et détails du porche roman : il est très abimé, mais il a presque 1000 ans ! L'ouverture était encadrée par deux colonnes mais seule la colonne de gauche subsiste avec un chapiteau décoré de crosses.
Les claveaux de l'arc, c'est à dire les pierres taillées en biseau qui forment l'arc, sont ornés d'une frise sculptée visible sur la photo. Postérieurement à sa construction, l'arc a été en partie bouché avec des pierres calcaires d'une autre couleur, pour délimiter une ouverture carrée. A remarquer, l'énorme usure de la pierre de sol qui laisse imaginer les milliers de pieds qui l'ont foulée.

Al'origine, le porche n'était pas fermé. Un dossier de recensement des monuments anciens réalisé par Lucien de Maleville en 1954, souligne en effet "la présence au dessus de l'arc du porche d'une partie légèrement en saillie, terminée par des trous et corbelets" que l'on distingue sur les photos.

Selon lui, et faisant référence à l'article sur les Porches du Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle d'Architecture d'Eugène-Emmanuel Viollet-Le-Duc, tome VII ces éléments suggèrent que l'arcade du porche ouvrant sur l'extérieur était fermé par des voiles, comme on peut en voir sur des peintures murales du XIIIème. Les corbelets et les trous permettaient de poser une tringle de bois sur laquelle était suspendue une portière d'étoffe.
 

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@ Marie-France Castang-Coutou - postmaster*liorac.info (remplacer l'étoile par @)