Forgerons, taillandiers
et maréchaux-ferrants
à Liorac avant la Révolution

     page mise en ligne le 25 novembre 2022   

Les registres paroissiaux (avant la Révolution française), les registres d’État Civil (après la Révolution), puis les recensements de population aux XIXe et XXe siècle permettent de relever les familles de Liorac ayant exercé ces métiers du fer. Comme pour beaucoup de professions, on observe des "dynasties" de taillandiers, de forgerons et de maréchaux-ferrants : le savoir faire était transmis de père en fils et les mariages alliaient souvent des familles exerçant la même profession.
Comme nous venons de le voir, "forgeron" et "taillandier" étaient des métiers très proches, souvent exercés par le même artisan, suivant les installations disponibles et la taille des villages. Dans les actes, certains sont désignés comme forgerons, d'autres comme taillandiers ... et parfois la même personne est désignée différemment dans plusieurs actes.
Seul le maréchal-ferrant qui s'occupait des gros animaux, exerçait un métier différent avec toutefois les mêmes outils que les deux précédents.

Nous allons distinguer deux périodes bien différentes pour étudier ces métiers à Liorac :
► la période de "l'Ancien Régime", c'est à dire avant la Révolution

► "les Temps Modernes" après la Révolution.

L'ANCIEN RÉGIME : AVANT LA RÉVOLUTION, fin du XVIIe et XVIIIe siècles :

A la fin du XVIIe siècle, Liorac était un village très peuplé, entre 700 et 800 habitants : une majorité de paysans, laboureurs, métayers, bordiers, journaliers... et tous les artisans nécessaires à la vie d'un village rural, dont tous ceux travaillant les métaux, forgerons, taillandiers et maréchaux-ferrants.
C'était un village actif et prospère, comme le montre l'étude des métiers sous le règne de Louis XIV précédemment publiée à revoir ici.

Les maréchaux ferrants :
A Liorac, on trouve des maréchaux-ferrants depuis les premiers registres paroissiaux qui nous sont parvenus (1668) ce qui est logique puisque c'était un métier essentiel à l'agriculture, mais ce métier est beaucoup plus ancien. Les maréchaux-ferrants étaient presque tous localisés au bourg ou à Carieux, positions centrales par rapport à tous les hameaux, sans doute pour faciliter l'accès pour amener ferrer les bêtes. En effet, les boeufs venaient souvent de loin, des différents villages de Liorac et même parfois des communes voisines.


Nous allons à présent essayer de retrouver les maréchautx-ferrants dans les familles de Liorac. Beaucoup de registres paroissiaux ont été perdus pour l'Ancien Régime et les curés n'indiquaient pas toujours la profession dans les différents actes, ce qui explique que parfois les arbres généalogiques n'ont pas pu être complétéés pour certaines familles.

famille fardet
■ en 1671, Pierre FARDET maréchal-ferrant de 25 ans, originaire de la Grange d'Ans, village connu pour sa forge, épouse à Liorac Marie FARGUES, fille de Pierre FARGUES qui était lui même maréchal à Carrieux.

La famille FARDET s'est alors fixée à Liorac, puisque plus tard, la matrice de rôle de 1791 nous apprendra qu'un autre Pierre FARDET, sans doute le petit-fils du précédent, savoureusement surnommé "la grillade" exerçait le même métier de maréchal ferrant à 78 ans.

Matrice de rôle de 1791, Archives de la mairie de Liorac

■ en 1742, un autre Pierre FARDET maréchal au bourg épouse à Liorac Marie Chassagne.
Comme le montre l'arbre familial suivant, au moins 6 générations de maréchaux-ferrants ou de forgerons (cases colorées) se sont succédées dans la famille FARDET :

On peut remarquer l'alternance des prénoms d'une génération à l'autre : il était en effet d'usage de donner aux garçons le prénom de leur grand père et ainsi dans une même fratrie plusieurs enfants portaient le même prénom, ce qui complique les recherches.

famille roudier
■ En 1673 Guilhen ROUDIER , maréchal au bourg, fils de Peyre ROUDIER lui aussi maréchal au bourg épouse à Liorac Jeanne VALLETON. En 1700, ce Guilhen ROUDIER, maréchal meurt : il avait une position suffisamment importante pour être enterré sous le clocher de l'église !



famille greil
■ En 1703 Thony GREIL, maréchal, décède à Liorac à 46 ans et Pierre Fardet maréchal au bourg assiste à son enterrement et c'est le seul renseignement trouvé sur cette famille Greil.

Ainsi à la fin du XVIIe, il y avait 5 maréchaux-ferrants à Liorac, :
Pierre FARDET, Pierre FARGUES, Peyre ROUDIER, Guillen ROUDIER, et Thony GREIL.
Ce nombre semble considérable et cela prouve que les animaux de trait étaient nombreux et donc que Liorac était un village riche. La situation s'est d'ailleurs poursuivie au moins jusqu'en 1835 comme l'indique l'enquête de Cyprien BRARD : ici .
Selon le maire de l'époque, la commune de Liorac abritait alors 19 à 20 chevaux, 7 à 8 ânes, 4 à 5 mulets, 250 à 300 bœufs, 7 à 8 vaches».



famille chaveron
■ en 1793, Henry CHAVERON, maréchal-ferrant, natif de Liorac et fils de Gabriel Chaveron, taillandier au bourg, se marie avec Toinette Borderie, la fille d'un tisserand.
Son frère Elie Chaveron a quant à lui adopté le métier de son père : il est taillandier au bourg et épouse en 1793 Marie Berland, fille du meunier de Lartigue.


Nous retrouvons le père, Gabriel Chaveron sur la matrice de rôle de 1791, il est noté forgeron et travaille avec son ainé Elie, lui aussi forgeron.

Matrice de rôle de 1791, Archives de la mairie de Liorac

 
Jusqu'à la Révolution, on a rencontré les familles FARDET, FARGUES, ROUDIER, GREIL, CHAVERON, dont au moins un membre exerçait le métier de maréchal-ferrant à Liorac.

Cherchons à présent les forgerons et taillandiers.

: Les forgerons et taillandiers
Il n'est pas possible de séparer ces deux métiers, leur différence est subtile et les curés ou les officiers d'Etat Civil employaient indifféremment les deux termes. On trouve aussi le terme de "faure" pour forgeron. Nous allons retrouver certaines familles de "maréchaux-ferrants" dont un membre exerçait le métier de forgeron ou de taillandier. Contrairement aux maréchaux-ferrants qui étaient installés au bourg de Liorac ou à proximité, les forgerons pouvaient également travailler dans un des hameaux de Liorac. En voici quelques exemples :
■ en 1668, Bardy LABOUROUX forgeron à la Tissanderie décède dans ce village à l'âge de 85 ans.
■ en 1701, Jean MARTINET marié à Isabeau Augeyrolle, est taillandier au Sorbier.
■ en 1751, Jean MARTY est forgeron à la Gareille.
■ et en 1798, Elie CHAVERON marié à Anne Lasserre est forgeron à Filolie.
  Forgerons, taillandiers, maréchaux-ferrants à LIORAC
après la révolution


@ Marie-France Castang-Coutou
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