Louis Abel FAGET
(suite)


Page mise en ligne le 25 mars 2020         

Louis Abel FAGET fut l'artisan de ces grands travaux d'aménagement aux Bigayres et de l'installation d'une entreprise agricole florissante et innovante pour l'époque. Malheureusement la crise mondiale de 1929 mit à bas tous ses efforts et la laiterie fut oubliée. Encore merci à son petit fils d'avoir raconté cette histoire.



Doté d'une belle allure, Louis Abel FAGET était un excellent cavalier, passionné très tôt par l'élevage des chevaux et plus particulièrement des trotteurs.

Dès le mariage de son fils Jean Chery , il lui transmet les Bigayres et s'installe à Genthial. Il fait construire, autour du château, une piste d'entrainement circulaire pour ses chevaux. Il aimait les trotteurs. Un jour il eut un vrai crack au nom prédestiné : « ESPOIR ». Ce cheval gagnait avec une facilité déconcertante toutes ses courses si bien que dans ce milieu il devint avec son propriétaire, très connu, redouté et jalousé. Vint le moment d'une course d'une plus grande renommée où ESPOIR se distingua à nouveau avec un écart tout aussi important. Sa cote était déjà bonne, mais en un seul instant et par cet exploit, devint très très impressionnante. Les offres d'achat furent immédiates et les enchères montèrent très haut. En fin de journée l'affaire fut conclue avec un éleveur argenté. Malgré l'amour de son cheval, Louis FAGET qui avait besoin de trésorerie, était très satisfait. Cependant l'histoire se termina bien mal . Au petit matin on retrouva ESPOIR mort, dans son écurie. Etait-ce l'épuisement de la course, la maladie ou la jalousie...?? Toujours est-il que le pactole ne fut pas touché.
 
Patrice FAGET termine l'histoire de son grand père :
"Louis FAGET avait une très forte personnalité et n'avait sans doute pas que des qualités mais il a prouvé qu'il était un grand entrepreneur et réalisateur. Peut-être moins bon gestionnaire. Pour le reste, on a dit qu'il n'était pas insensible au charme féminin, qu'il eut beaucoup de conquêtes et quelques trotteurs. En résumé, les femmes et les chevaux ne vous apportent que très rarement la gloire mais vous entraînent toujours au même résultat, jamais positif pour la finance.
De plus, en 1929 la crise mondiale économique et financière éclate aux Etats-Unis. Dans les années suivantes elle se répercute peu à peu dans tous les pays . En France, grâce au progrès technique, la production agricole est en constante augmentation et dans les années 30 elle ne peut plus s'écouler, et le drame arrive : on n'arrive plus à vendre ce que l'on a produit. L'argent ne rentre plus et les banques ferment les robinets. Peu à peu, malgré tous les efforts accomplis, Louis et Chery FAGET s'enlisent. Certains disent qu'il aurait été préférable d'avoir la possibilité de s'endormir, de ne plus rien faire et d'attendre pour se réveiller, une fois la crise passée. Ce ne fût pas le cas . Meurtris et remplis de tristesse ils virent, contraints et forcés, partir « Genthial » et « Les Granges » pour une bouchée de pain, car plus rien ne valait rien ! Les banques retrouvèrent leur mise. La vie repris son cours, mais autrement !!!. les « Bigayres » furent sauvés. Sa fille, Yvonne BOURLA aurait dû avoir « Genthial» ...
Une fois ruiné, Louis FAGET eut un comportement exemplaire. Le changement de statut social fut vécu avec dignité, sans trop d'aigreur. Il partit avec son épouse quelques temps comme jardinier dans une congrégation religieuse sur l'Ile d'Oléron. Quelques années plus tard, sa fille toujours aussi attachée à son Périgord natal, acquit à Pressignac une belle maison. C'est là que Louis FAGET et son épouse passèrent, chichement, les dernières années de leur vie. Il revint à la musique et tint beaucoup l'harmonium à l'Eglise. Il anima les fêtes locales et religieuses en faisant découvrir aux jeunes campagnards la beauté du chant choral. Il composa de beaux morceaux de musique, notamment dédiés à la Vierge Marie. Ceci n'est qu'un tout petit résumé de la vie de cet homme. Il méritait vraiment, qu'enfin, on lui rende ce petit hommage pour tout ce qu'il a entrepris et fait vivre, à cette époque, sur Liorac et les environs."
Juste une petite remarque personnelle avant de terminer :
Louis Abel FAGET fut maire de Liorac de 1925 à 1929 :

Il succéda à J.PROPY et fut élu maire à l'unanimité du conseil municipal le 17 mai 1925. C'est pendant son mandat que le bourg de Liorac fut électrifié. Encore un pas vers la modernisation....
Louis Abel FAGET décéda aux Bigayres le 5 juin 1953, quelques années avant son épouse Jeanne Marie Augustine LAVERGNE .

@ Marie-France Castang-Coutou
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