
Jacques François Le Brun était prêtre, docteur en théologie.
Il fut curé de la paroisse de St Martin de Liorac pendant 28 ans. Il s'acquita de sa tâche, mais n'inscrivit plus autant de détails dans les actes que son prédecesseur.
Il eut probablement quelques difficultés à assurer la succession de Guillaume Pourquery qui avait été la figure marquante du village pendant près de 40 ans.
Ainsi dès son arrivée en 1706, il se retrouve impliqué dans une querelle pour un droit de sépulture dans l'église.
Le conflit se passe entre deux POURQUERY, appartenant à deux branches de la même famille :
Me Guillaume POURQUERY, avocat à la cour, habitant le bourg de Liorac et qui se trouve être le neveu de Guillaume Pourquery,
le précédent curé et Mathieu POURQUERY, Sr de la Bernardie.
Guillaume POURQUERY adresse, via le notaire, une remontrance au curé François Le Brun, nouvellement installé dans la paroisse.
L'objet du litige concerne l'attribution d'un droit de sépulture et de bancs que Mathieu POURQUERY s'est fait concéder en tant que syndic
fabricien et malheureusement cet emplacement empiète sur celui de Guillaume POURQUERY et de plus, l'empêche d'installer
un banc au dessus de ses tombeaux, droit qu'il a largement "gagné" en faisant lambrisser l'église, comme son oncle,
le précédent curé, le lui avait demandé dans son testament. Guillaume, en homme de loi avisé, profère même
la menace d'une assignation en arrêt de querelle...
mais on ne connait malheureusement pas la fin de l'histoire...
POUR LIRE LE TEXTE
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Voici le texte en l'état, avec l'orthographe et le style fleuri de l'époque et juste un peu de ponctuation pour faciliter la lecture:
Aujourd'huy trantième du mois de novembre mil sept cent six, au bourg de Liorat, juridiction de Clérans en Périgord, devant moy notaire Royal soubsigné
et les tesmoins bas nommés, a ésté presant me Guillaume POURQUERY, avocat en la cour, habitant du bourg de Liorat, lequel parlant et adressant ces paroles
à messire Jacques françois Le BRUN, Curé de la dite paroisse de Liorat, luy a dit et remontré qu'il demeure averti
que Mathieu POURQUERY Sr de la Bernardie, sindicq fabricien de la dite paroisse de Liorat,
par une intelligence qu'il a pratiqué avec quelques habitans de ladite paroisse, s'est avisé de se faire concéder par les habitans
un droit de sépulture et de bancs dans l'église dudit lieu, et dans un androit où il englobe partie des tombeaux dudit remontrant,
ce qui ne peut se faire, parce que ils frustreraient le dit remontrant du droit de sépulture, dans l'androit dont luy et ses autheurs
ont eu depuis un temps immémorial et l'empêcherait de saquérir un droit de bancs dans l'androit où il a ses tombeaux,
qui ne peut lui être réfuté pour récompense du lambris que ledit remontrant a fait faire à l'eglise dudit liorat en exécution du testament
de me Guillaume POURQUERY, son oncle, cy devant Curé de ladite paroisse du dixième novembre de l'année dernière retenu par GONTIER notaire Royal,
et même pour faire homologuer sa prétendue concession, la faite publier dimanche dernier, au préjudice de ce que le remontrant a fait faire des
actes aussi des habitans pour nommer son sindicq fabricien pour luy authoriser le titre qui ne peut lui être réfuté comme il a été dit,
ce qui lui coûterait un préjudice considérable au remontrant, qui se trouverait par ce moyen frustré tant de la dépance
qu'il a faite pour lesdits lambris, que du droit qu'il a toujours eu de sépulture dans le dit lieu ce qui l'oblige de sommer,
comme il somme par les présentes, le dit sieur Curé de ne passer outre à la publication de ladite concession, à laquelle il déclare s'opposer,
comme il s'oppose par les présentes, et proteste ou il sera passé outre de la pourvoir tant contre dedit sieur Curé que contre le dit Sr de la Bernardie,
tout comme il verra bon être mesme de randre assigné le dit Sr de la Bernardie en arrest de querelle pour le trouble qu'il luy faisait dans la paisible
possession et généralement de tout ce qu'il peut et doit protester dont et de tout ce que dessus ma requis acte mesme d'en laisser copie
audit sieur Curé et icelle notifier audit sr de la Bernardie ce que luy ai concédé faire soubt le scel royal en parlant audit sr Curé auquel
ay laissé copie du tout en presance de Jean MOULENIER, Guy MARSERON, tous deux habitans du présent bourg, témoins cognus qui ont signé avec
le sieur Pourquery.
BOUSSENOT notaire Royal
François Le Brun mourut à Liorac le 24 juin 1734 et fut enterré dans l'église en présence de Mr l'Archiprêtre de St Marcel qui fit l'enterrement, et de tous les curés
des paroisses voisines : de la Monzie, de St Félix, de Cause, de St Florent, de Clermont, de Baneuil et de son remplacement à Liorac Jacques POURQUERY.