Sous le règne de Louis XV, un autre POURQUERY fut curé de la paroisse de St Martin de Liorac, après le décès de Jacque François Le Brun.
C'était le fils de Me Guillaume POURQUERY,avocat à la cour, et de Anne de Labatut qui habitaient le bourg de Liorac.
Il était donc le petit neveu du curé Guillaume Pourquery.
Un acte notarié de 1733, nous renseigne sur son histoire : il s'agit d'un titre clérical, c'est à dire de la rente consentie par sa mère afin de lui
assurer la subsistance jusqu'à ce qu'il soit ordonné prêtre et qu'il ait un revenu personnel associé à une paroisse.
C'était un acte incontournable pour pouvoir accéder à l'état ecclésiastique et comme on peut l'imaginer,
cela constituait une sélection des futurs prêtres parmi les familles les plus aisées, souvent des familles nobles.
La rente imposée par l'église était de 100 livres par an.
Voici le texte en l'état, avec l'orthographe et quelques commentaires pour faciliter la lecture:
Les protagonistes : il s'agit de Anne de Labatut veuve de Guillaume Pourquery et leur fils Jacque Pourquery Sieur de Savernat :
Aujourd'hui treizième may mil sept cent trente trois au village du petit Gardonne paroisse de Montagnac la Crempse
Juridiction de Montaud en Périgord et dans la maison de Anne de Labatu Damoiselle après midy pardevant le notaire Royal
sous signé et présents les témoins bas nommés a été present et personnellement constitué en la personne
de Jacque Pourquery Sieur de Savernat accolithe fils à feu Guillaume Pourquery advocat en parlement juge civil et criminel de la présente juridiction en son vivant
et de Anne de Labbatu damoiselle sa mère habitant à présent la grand Mission de Périgueux paroisse de la Cité.
Jacque Pourquery Sieur de Savernat demande à sa mère de lui assurer une rente de 100 livres par an pour devenir prêtre :
Lequel Sieur de Savernat parlant à laditte anne de Labbatu demoiselle veufve dudit Guillaume Pourquery sa mère habitante de la présente maison icy présente
luy a dit et déclaré et remontré que voulant se faire prêtre et pour cet effet voulant se faire pourvoir aux ordres sacrés et pour y parvenir a très humblement prié et
requis ladite anne de Labbatu damoiselle sa mère de luy vouloir accorder un titre Clérical ce à quoy engagent les Canons d'un revenu annuel de cent livres à quoy la ditte
damoiselle de Labbatu inclinant et pour lavantage et etablissement du dit Jacque Pourquery son fils accolitte et dudit feu Pourquery.
Sa mère accepte et va même plus loin, puisqu'elle lui alloue une rente à vie de 100 livres par an :
C'est pourquoi laditte demoiselle de Labbatu mère acquiescent a consenti à la prière et réquisition dudit Jacque Pourquery son fils accolitte
pour son titre Clérical et en exécution des présentes a été présent comme dessus laditte damoiselle de labattu laquelle de son bon gré franche et libérale volonté tant
pour elle que pour le Légat qui a été fait audit Jacque Pourquery accolitte son fils par ledit feu Pourquery son mari par son testament et disposition de dernières volonté
datté du onzième septembre mil sept cent vingt et neuf reçu par le notaire royal soussigné bien et dument controllé et isinué à Montagnac par Boussenot
de son bon gré et bonne volonté damoiselle de Labbatu tant de ses biens que dudit feu son mari pour raison dudit legat a volontairement donné créé et constitué par les présentes
et irrevocablement a promis de garantir de tous empechements audit Jacque pourquery accolitte son fils et dudit feu, présent et acceptant la somme de cent livres de pension viagere
pour lui servir de titre Clérical et Sacerdotal que laditte damoiselle a promis et s'oblige de bailler audit Pourquery son fils accolite pour une chacune annee en deux
pactes et payements egaus qui est de six en six mois en cette présente maison audit Jacque Pourquery et dans six mois qui commenceront à courir lorsqu'il aura pris l'ordre du
sousdioconat en avant et continuer de six en six mois annuellement et chacune année et ce jusque au jour du décès dudit Jacque Pourquery accolite.
Pour assurer cette pension, Anne de Labatut engage ses biens et en particulier la métairie de Savernat, qui lui appartient en propre (son père, Jacques de Labatut était sieur de Savernat, à Montagnac la Crempse)
et pour cet effet laditte damoiselle a affecté et hypothéqué sur tous et au vu chacun ses biens et en particulier sur la maiterie appelée de Savernat située dans ledit village de Savernat avec ses
appendances et dependances en la paroisse de Douvile Juridiction se réservant ladite demoiselle de Labattu le surplus du revenu de laditte maiterie qui excedera au dessus
de laditte somme de cent livres de pension annuelle pour en faire user et disposer par ledit Jacque Pourquery accolite de laditte pension annuelle de la somme de cent livres
à sa volonté
et pour garantir cette pension à vie, deux autres personnes s'engagent sur leurs biens.
et pour la suivance de laditte pension annuelle se sont présentés en leur personne messire Jean Guichard bachelier formé en théologie prêtre curé de Saint Julien de Crempse et y habitant
et messire Jean Baptiste de Malbet escuyer Sieur de la Veyssière habitant du village de la Taillerie paroisse de Montagnac le tout présente juridiction
lesquels de leur bon gré franche et libérale volonté ont volontairement certifié et attesté moyennant leur serment la main levée à Dieu que laditte mesterie de Savernat cy dessus
obligée appartient bien et légitimement à la ditte demoiselle de Labattu et quelle porte beaucoup plus de revenus que la ditte somme de cent livres franches quittes et exemptes
de tous dettes et hypotheques et quelle est beaucoup plus que de suffisente pour payer et acquiter annuellement la ditte somme de cent livres de pension
et se rende garent et caution de la ditte somme de cent livres de pension dont et de tout ce que dessus lesdittes parties ont requis acte pour servir et valider à telle fin
que de droit et pour le faire tenir ce que dessus les dittes parties chacune en droit doy et ce qui les concerne ont obligé et hypothequé tous et chacun de leurs biens et meubles
presents et avenir sous le scel royal en présence de Guillaume Faure sieur du Terme habitant du lieu de Lagrange et Pierre Chapelou greffier de la Juridiction de Montaud habitant du lieu
de la fontfranque le tout paroisse de Montaganc, le tout présente Juridiction, témoins conus lesquels Sieur du Terme et Chapelou ont signé avec les dits sieurs Guichau et Malbet
et laditte anne de Labatu, ledit Sieur de Pourquery de Savernat accolitte.
BOUSSENOT notaire Royal
Quelques années plus tard, en novembre 1739, Anne de Labatut, passa encore un acte clérical au profit d'un autre de ses fils,
Jean POURQUERY, qui voulait également se faire prêtre, et pour assurer cette nouvelle rente, elle hypothéqua le moulin de la Martigne à Montagnac la Crempse.
Jean POURQUERY fut quelques années vicaire de son frère à Liorac.
Il signe "J. Pourquery de laplene prêtre vicaire de liorac" (Son grand père était un Pourquery de laplene).
Jacques POURQUERY, eut d'autres vicaires : BOSCARRAT (1748-1750), SULLIVAN (1762) et CANTELAUBE (1766-1768)
Jacques POURQUERY mourut le 28 août 1768 à Liorac et fut enterré dans le sanctuaire de l'église. Il était âgé de 58 ans "ou environ".
Plusieurs prêtres ont assisté au convoy Mrs Lagrange curé de St Martin, Gontier archiprêtre de St Marcel, Lafaray curé de St Félix,
Gontier de Biran curé de St Sauveur et plusieurs autres.
L'acte fut signé par Cantelaube alors vicaire de Liorac .
@ Marie-France Castang-Coutou
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