QUAND IL N'Y AVAIT PAS L'EAU COURANTE À LIORAC...

En 2020, on a du mal à imaginer la vie à Liorac quand l'eau n'arrivait pas dans les maisons, et pourtant c'était encore le cas il y a 60 ans !
A Liorac, l'eau était une denrée rare :
une personne âgée de la commune m'avait raconté que sa mère descendait tous les jours de la Raffigne pour aller remplir deux seaux d'eau à une source près de la Louyre pour l'usage de la famille, boisson, cuisine et vaisselle. Les animaux s'abreuvaient dans une mare. Dans ces conditions, il n'était pas possible de faire la lessive à la maison et en 1887 sous l'impulsion du maire de l'époque, Jean Chéri LAVERGNE, la commune s'est dotée d'un lavoir.
la lessive se faisait autrefois seulement une à deux fois par an.
Cela nécessitait une importante réserve de linge : d'ailleurs on "classait" les familles suivant la quantité et la qualité du linge qui apparaissait aux yeux de tous lors de ces grandes lessives. La lessive était un travail énorme que les femmes assumaient seules et qui prenait plusieurs jours : décrassage du linge à la maison dans un cuvier : on utlisait des cendres enveloppées dans un linge et de l'eau de plus en plus chaude était versée dessus. Rincer ensuite le linge nécessitait de grandes quantités d'eau qui n'étaient pas disponibles à la maison et les femmes devaient aller au lavoir.
Compte tenu de la géographie accidentée de la commune, on peut facilement imaginer les efforts considérables qu'il fallait déployer pour remonter depuis le lavoir les brouettes chargées de linge jusqu'à la Raffigne ou seulement jusqu'au bourg !

 

LE LAVOIR

Comme beaucoup de lavoirs du Périgord, le lavoir de Liorac possède un bassin rectangulaire bordé de pierres, protégé par une charpente recouverte de tuiles soutenue par des piliers en bois. A genoux au bord du bassin, les femmes frottaient le linge au savon sur une planche inclinée, le battaient puis le rinçaient dans l'eau courante. Les pièces lavées étaient parfois étendues sur le pré ou directement placées sur une brouette à claire voie qui permettait à l'eau de s'écouler avant le retour à la maison.




Le bassin est alimenté en eau par la fontaine de Carrieux qui se trouve de l'autre côté de la D32 :
cette source d'un débit de plusieurs litres par seconde a permis en 1959 de réaliser l'adduction d'eau potable pour le bourg et les hameaux voisins et l'on voit qu'il reste encore assez d'eau pour alimenter le lavoir. L'eau du lavoir est ainsi constamment renouvellée et le trop plein est directement évacué dans le bief du moulin de Carrieux.


Les malheurs du lavoir

 

@ Marie-France Castang-Coutou
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