L'état du cimetière en l'an XII (1804)
Napoléon Ier alors empereur, promulgue un édit enjoignant toutes les communes à déplacer leur cimetière en dehors des villages, ceci pour des mesures de santé publique.
Le cimetière bornait alors la maison de Mademoiselle POURQUERY au levant et était proche des échoppes en bas du bourg.
Pour satisfaire au décrêt impérial, la municipalité devait acheter un terrain pour installer un nouveau cimetière plus à l'écart des habitations.
Lors de la séance extraordinaire du conseil municipal du 24 thermidor an 12 (dimanche 12 août 1804),
La transcription du texte complet (archives de la mairie de Liorac) est disponible ICI.
Le maire de l'époque, Jacques GUILBERT LATOUR,
propose d'acheter un autre terrain plus grand et bien orienté, tout en faisant une description très impressionnante de la situation du cimetière de l'époque,
trop petit et mal tenu :
La Commune ne possédant aucune propriété susceptible de faire un cimetière, j'ai proposé à Mademoiselle POURQUERY de consentir à la vente, qu'elle refuse
ne voulant entendre que l'échange de gré à gré du cimetière actuel qui borne sa maison au levant, de deux poignerées ou environ de terre ingrate
appelée Le Bousquet située au sud et sud est de cette commune et à une distance convenable, ce terrain quoique n'étant point au nord du bourg
ne remplit pas moins l'objet proposé, étant très élevé, entièrement exposé au Nord et propre à l'usage des inhumations en raison de son étendue
qui ferait disparaître l'inconvénient des corps et os qui sont répandus ça et là et dont l’approche jette dans l’âme une sorte d'émotion qui convient assez au respect silencieux
qu'on porte naturellement au souvenir des morts. Un autre inconvénient est celui de la clôture qui par l'étendue du local nécessitera une plus forte dépense
et encore par la nécessité de réparer même d'élargir le chemin qui y conduit.
D'après la description, il semble que la terre du Bousquet corresponde à une partie du Cazal Baradin.
Il est difficile de localiser de façon précise les différents endroits cités, voici une tentative, à partir d'une photo aérienne :
Le cimetière en 1824
En absence des rapports suivants du Conseil Municipal, on ne sait pas comment les négociations avec la demoiselle Pourquery se sont terminées. Elles n'ont sans doute pas abouti.
Mais le cimetière a pourtant été déplacé puisque sur le cadastre "Napoléon" relevé en 1824, le cimetière tel qu’on le connaît, proche de l’église paroissiale est déjà présent : le terrain en G216 a été donné à la commune mais je n'ai pas de détails.
La matrice cadastrale constitue en quelque sorte la "légende" du plan cadastral : toute la zone en section G à côté de l'église est appelée "au simetière" (sic!)
et la parcelle G216, terrain communal, accueille le cimetière. Les propriétaires proches étaient Mme de Salignac, veuve de Pierre Pourquery de Gardonne et mère
de Mademoiselle Pourquery avec qui les négociations avaient été si difficiles.
Dominique Paulhiac, qui réside "au Bigayre" et Lascoups qui habite la maison de la tour.
Une quarantaine d'années plus tard, le tracé de la route a un peu entamé le terrain du cimetière, et ce dernier semble avoir été un peu agrandi en empiétant sur la parcelle G215.
En 1879: une souscription volontaire pour la reconstruction des murs du cimetière actuel
(Archives Départementales de la Dordogne, ref. 12 O 269)
La municipalité a beaucoup investi pour acheter les terrains et faire construire la mairie et l'école, après l'établissement de la route n°27 qui traverse le village.
Il faut à présent reconstruire les murs du cimetière côté est (vers la route de Clérans) et du côté sud (place de l'église). La municipalité ouvre une souscription volontaire :
la population a déjà été mise plusieurs fois à contribution par le vote de centimes additionnels lors de "l'aventure" de la route n°27 !
47 familles ont ainsi promis des sommes plus ou moins importantes suivant leurs moyens,
une dizaine parmi les plus aisés proposant entre 10 et 25F (le curé Boisserie, Beneys (Gential), Lavergne (Bigayres), Ricquet (percepteur), Laplace (maire), E. Meynardie, Vve Meynardie (Vieux Liorac), Dr de Larue (Carrieux), Fontayne (La Martigne)
tous les autres promettant entre 1 et 5F. Le total de la souscription arriva à la somme de 237F50, ce qui était bien inférieur au devis établi (1018F).
mais là encore, la disparition des rapports du Conseil municipal du XIXe à la mairie, ne permet pas de poursuivre cette histoire...